
Migration : Coopération internationale et partenariat Sud-Sud, deux leviers pour atteindre les objectifs du Pacte de Marrakech
La coopération internationale et le partenariat sud-sud sont des leviers indéniables pour concrétiser les 23 objectifs du Pacte mondial de Marrakech sur les migrations, ont affirmé mercredi des panélistes lors d’une visioconférence initiée par des institutions internationales.
Plusieurs intervenants ont insisté sur l’importance d’une coopération internationale accrue au service de la mise en œuvre de ce pacte signé en 2018 dans la Cité ocre, mais aussi sur le partenariat sud-sud et l’échange d’expériences et d’expertises entre pays africains.
Ils ont discuté des progrès et défis à relever dans la mise en application du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, lors de la première conférence intergouvernementale pour l’Examen régional africain sur la mise en œuvre de cet instrument international, organisée par la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique (CEA), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Réseau des Nations unies sur les migrations.
Les panélistes représentant plusieurs États africains ont mis l’accent sur les défis communs auxquels font face les pays du continent en la matière, dont la mise en place d’une bonne gouvernance, la lutte contre la traite des êtres humains, le renforcement des capacités ou encore l’impact de la pandémie de Covid-19 dans les domaines social et économique.
A cette occasion, le vice-ministre égyptien des Affaires Étrangères, Hamdi Loza, a relevé que la propagation de la Covid-19 a creusé davantage le fossé entre pays africains en termes de gestion de la question migratoire, d’autant plus qu’ils ont été durement impactés par les répercussions néfastes de la pandémie.
En Afrique, bon nombre de migrants ont été contraints de retourner dans leur pays d’origine sur fond de crise de l’emploi, a-t-il précisé, ajoutant que cette situation a pour corollaire une chute considérable des transferts de fonds de la diaspora.
L’Égypte est un pays fortement impliqué dans la gestion des flux migratoires avec quelque 6 millions de migrants accueillis sur son territoire, d’où l’exécutif déploie une batterie de mesures en vue d’améliorer leurs conditions et protéger leurs droits.
Il s’agit en effet d’améliorer les compétences et connaissances des jeunes migrants en vue de faciliter leur accès au marché du travail, de renforcer les systèmes de protection des victimes ou encore de lutter contre la discrimination à l’égard des migrants sous toutes ses formes, a-t-il poursuivi.
Pour sa part, le coordinateur national pour la migration à Djibouti, Abdoulkader Ibrahim Gona, a salué les efforts du Maroc dans le domaine de la protection des migrants, y compris pour la tenue de cette conférence virtuelle, permettant un partage d’expériences dans le domaine de la migration et de la circulation des personnes.
La Pacte de Marrakech revêt une importance particulière pour Djibouti qui offre une terre d’accueil, d’émigration et de transit vers les pays du continent, a-t-il souligné, notant qu’ »il est de notre responsabilité de prendre des initiatives pérennes pour améliorer les conditions des migrants et des réfugiés, dans le respect de la dignité humaine ».
Lors de l’ouverture officielle mercredi de cette première réunion intergouvernementale pour l’Examen régional du Pacte de Marrakech, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a affirmé que l’Afrique s’est positionnée comme un acteur central de la mise en œuvre de ce pacte.
Il a précisé que les grandes mesures africaines récentes sont des marqueurs à cet égard, citant la mise en place effective de l’Observatoire Africain des migrations dont le siège a été inauguré le 18 décembre 2020 à Rabat.
Le Pacte mondial, adopté au Maroc en décembre 2018, comprend 23 objectifs avec pour chacun un catalogue d’actions possibles, comme rendre les filières de migration accessibles et plus souples, faciliter l’accès aux procédures de regroupement familial des migrants et réduire les délais de traitement des demandes de permis pour les autorisations de travail ordinaires.
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