
Cyberdéfense Maroc/Israël : le vecteur idéal de la vision sécuritaire
Le Maroc et Israël ont signé jeudi à Rabat leur premier accord de coopération et ce, dans le domaine de la cyberdéfense a gazouillé sur Twitter le chef de la mission diplomatique de D’Israël à Rabat, David Govrin. Il a en outre expliqué dans son tweet que l’accord prévoit la mise en place d’une coopération dans « les domaines de la recherche, du développement et de la cybersécurité ».
L’accord a été signé en présence de Ygal Unna, le directeur général de la cyber-direction israélienne et son homologue marocain, le général Mustafa Rabii. La nouvelle a été aussitôt relayée par la Direction nationale israélienne de la cybersécurité (INCD) pour Israel National cyber Directorate. Il s’agit du premier accord de cyberdéfense conclu entre les deux pays depuis la reprise des relations diplomatiques maroco-israéliennes. L’accord porte sur la coopération opérationnelle, la recherche et le développement et le partage d’informations et de connaissances, a indiqué la direction, rapporte Times of Israël.
Après la normalisation de leurs relations, Israël et le Maroc s’emploient à renforcer leur coopération militaire. Un exercice militaire d’envergure s’est déroulé il y a de cela une dizaine de jours en Israël (4 au 9 juillet), avec la participation des armées (commandos) marocaine, israélienne et autres étrangères. Pour en revenir à la cybersécurité, militairement parlant, le Maroc a tout à, gagner de cet accord avec Israël. En effet, il goûte déjà à la technologie israélienne à travers des logiciels de surveillance comme le logiciel Pegasus développés par NSO Group. Le Maroc en matière de cybersécurité figure dans le top 5 africain et fait partie des meilleurs parmi les pays les plus sûrs du MENA en la matière. La digitalisation au Maroc est en pleine évolution ces dernières années. C’est un moyen incontournable de développement économique et de transformation sociale si bien entendu il est utilisé à bon escient, pourquoi alors s’en priverait-on pas. Mais la numérisation a cependant son côté obscur dès lors qu’elle n’est pas contrôlée.
En effet, cette transformation à la ligne rouge franchie, devient de la cybercriminalité avec des capacités de nuisance défiant parfois toutes les limites géographiques. C’est que les réseaux ont des voies pas si impénétrables que ne pourraient le laisser supposer les réseaux. Les hackers de ces failles s’en donnent à cœur-joie à l’image de ce Marocain récemment arrêté par la Police marocaine qui une décennie durant fut l’auteur de nombreux cyber-crimes sous le pseudonyme de Dr HeX.
Le Maroc fait de la lutte contre les cyberattaques et les cybercrimes une priorité. Il y a une dizaine de jours lors d’un conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI, Le gouvernement a approuvé un projet de loi sur la cybersécurité. L’objectif du projet étant d’« établir un cadre juridique permettant de renforcer la sécurité des systèmes d’information des administrations de l’État, des collectivités territoriales, des établissements et entreprises publics et toute autre personne morale de droit public, ainsi que les opérateurs de télécommunications ». disait le communiqué. Ce projet de loi relatif à la cybersécurité, permet au Maroc de durcir son arsenal juridique en matière de lutte contre les cyberattaques et les cybercrimes.
Ce choix stratégique, devrait faire des heureux car il devrait se traduire sur le plan organisationnel et réglementaire en matière du monde numérique, par le renforcement de nouvelles structures adéquates à la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI) et également au Centre marocain d’alerte et de gestion des incidents informatiques (MA-CERT) relevant de la direction de la Défense nationale. On peut alors imaginer que l’accord que nous a soufflé le chef de la mission diplomatique de Tel-Aviv à Rabat, David Govrin, entre dans ce cadre, mais de là, à le confirmer il n’y qu’un pas qui ne saurait être franchi tant la Muette est grande surtout au niveau de ses Renseignements.
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