
Ouahbi confirme la dangerosité du rapatriement des djihadistes au Proche-Orient
Le président la mission exploratoire temporaire portant sur la situation des enfants et des femmes des djihadistes marocains bloqués dans certaines zones de tensions au Proche-Orient, Abdellatif Ouahbi a présenté, ce vendredi, les principales conclusions de son rapport mettant en avant le dangereux rapatriement des djihadistes.
Le député Abdellatif Ouahbi, également, président de la mission exploratoire temporaire portant sur la situation des enfants, des femmes et des citoyens marocains bloqués dans les foyers de tensions au Proche-Orient, a déclaré ce vendredi, que leur dossier est complexe, tant sur le plan sécuritaire que politique, car il entremêle le politique avec l’éducatif, le psychologique, le social et l’économique.
Le président de la mission exploratoire a considéré, lors d’une conférence de presse qu’il a organisée en compagnie du rapporteur de la mission Slimane El Omarani, que les enfants, qui ont vécu au milieu des effusions de sang, payent le plus gros prix et constituent le maillon faible de ce dossier.
Les femmes préfèrent la prison que d’y rester
Tout en soulignant que la résolution de ce dossier n’est pas une chose facile, car il demeure étroitement lié à la sécurité de l’État et à la sécurité des citoyens, il a affirmé que l’État est préoccupé par la question et en discute au niveau de ses institutions.
Selon lui, le Roi Mohammed VI s’intéresse personnellement à la question parce qu’elle concerne des enfants et des femmes, et qu’il est responsable de la sécurité des citoyens, car la question est complexe et complexe.
À propos de la situation des femmes des combattants, il a souligné qu’elles vivent dans des conditions misérables sur les fronts de bataille et qu’elles préfèrent retourner dans les prisons marocaines plutôt que d’y rester.
D’après le SG du PAM, beaucoup d’entre elles sont mortes des suites de tortures dans des « maisons de veuves et de femmes célibataires » mises en place par les djihadistes.
Le dangereux rapatriement des djihadistes
Pour sa part, le rapporteur Slimane El Omrani a expliqué qu’ « il est difficile de rapatrier ces personnes sans prendre en compte les dimensions sécuritaires de la question ».
Tout en mettant en exergue les différentes approches adoptées par les autres pays sur cette question sécuritaire sensible, il a appelé à réfléchir à une amnistie générale similaire à la démarche de réconciliation dont ont bénéficié des salafistes-djihadistes au Maroc.
El Omrani a souligné que parmi les recommandations de la mission, il y a celle appelant l’État marocain à activer l’accord de coopération judiciaire avec le gouvernement syrien pour ramener ceux qui ont été jugés dans ce pays, notant que cet accord a été signé en mai 2011.

Rappelons que le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a révélé, mardi devant la commission des Affaires étrangères de la première Chambre, l’amère réalité des enfants et des femmes des djihadistes marocains bloqués dans certaines zones de tensions au Proche-Orient.
Dressant un tableau sombre de la situation après la défaite de Daech, il a révélé que les familles des « djihadistes » marocains ont été transférées vers trois camps, à savoir le camp « Al Haoul », le camp « Al Raouj » et le camp « Ain Issa », tous situés sur la frontière syro-irakienne sous contrôle kurde.
Selon lui, 1659 djihadistes marocains ont quitté le Maroc pour rejoindre divers mouvements terroristes dans la région syro-irakienne et 290 femmes et 628 mineurs se sont également rendus dans lesdites régions.
Laftit a en revanche révélé le retour au Maroc de 345 combattants qui ont été jugés conformément aux dispositions du Code pénal qui punissent l’adhésion à des groupes terroristes.
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