Gaspillage scolaire : Le SNE accuse le gouvernement, et lance un appel aux parents
Malgré la décision du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, de mettre en place une commission ministérielle visant à résoudre les problèmes liés au statut unifié des fonctionnaires de l’éducation nationale, le secteur de l’enseignement demeure plongé dans une crise sans précédent. Une série de grèves a été annoncée par la coordination syndicale regroupant les représentants majeurs du secteur, laissant des milliers d’enfants sans école. Cette situation perdure depuis la rentrée scolaire, et même avant, s’étendant sur plus de 5 ans.
Face à cette crise critique qui sévit dans le secteur, le Syndicat national de l’enseignement (SNE), affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), a adressé un message aux parents et tuteurs des élèves.
Dans cette correspondance dont Hespress Fr détient copie, le SNE explique que « l’école publique traverse une période critique qui menace l’éducation en tant que service public, en raison de l’accumulation des échecs. Toutes les réformes depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui ont échoué en raison de l’absence d’une véritable volonté politique de l’État et de ses gouvernements successifs. Ces derniers se sont contentés de discours réformistes sans prendre de mesures concrètes et sans fournir les ressources matérielles nécessaires« , souligne le syndicat.
Ainsi, le SNE estime que « depuis 2007, l’État a clairement favorisé l’enseignement privé en accordant des avantages fiscaux aux propriétaires d’écoles privées et en encourageant la précarité de l’emploi dans un secteur stratégique tel que l’éducation, notamment à travers le contrat infâme établi depuis 2016. De plus, il insiste sur la contribution des familles au financement de l’éducation dans la loi-cadre« .
Dans ce contexte marqué par l’acharnement contre l’école publique, le SNE rappelle que « le gouvernement a publié un décret régissant les employés du ministère de l’Éducation nationale« . Un décret que le syndicat considère comme « régressif, ne répondant pas aux attentes du personnel éducatif, ne l’unifiant pas et ne le motivant pas« , notant que cela constitue une nouvelle menace pour l’école publique, qui a suscité une vague de colère et de protestations légitimes de l’ensemble du personnel enseignant.
Aussi, le SNE explique aux parents et tuteurs d’élèves que « le mouvement éducatif actuel vise principalement à rétablir la considération de l’école publique, mettant au centre les élèves et les hommes et femmes de l’enseignement« .
En ce qui concerne le gaspillage du temps scolaire, le SNE accuse le ministère et le gouvernement d’être les principaux responsables de cette situation, « en adoptant une politique de surdité, voire de provocation envers les enseignants par des déclarations irresponsables et des mesures restreignant le droit de grève, un droit garanti par la Constitution« , souligne-t-il.
« Le SNE affilié à la CDT a toujours été et restera le porte-étendard de la défense de l’école publique. Le programme de lutte établi par le conseil national du syndicat dans ce contexte vise avant tout à défendre l’école publique, car la réalisation des revendications justes et légitimes de l’ensemble du corps enseignant contribuera à réformer et à améliorer l’éducation en tant que service public de qualité« , souligne le syndicat.
Dans le cadre de ce programme de lutte, le syndicat annonce l’organisation de manifestations régionales populaires le 3 décembre 2023 pour affirmer que toutes les couches de la société marocaine, aux côtés des hommes et femmes de l’enseignement, sont concernées par la défense de l’école publique.
De plus, le bureau national a décidé d’engager des consultations avec toutes les organisations nationales, démocratiques et progressistes, ainsi qu’avec les associations de parents d’élèves et les organisations de la société civile, pour unifier la vision et les stratégies face à toutes les conspirations visant l’école publique, ajoute le syndicat dans sa lettre.
In fine, le bureau national du SNE invite les parents et tuteurs d’élèves à comprendre la nature du mouvement éducatif, ses objectifs, et à participer aux manifestations régionales du 3 décembre 2023 pour défendre l’école publique et le droit des enfants marocains à une éducation publique de qualité et gratuite pour tous.
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