
Le 20 novembre au Maroc, entre avancées et défis dans la protection des enfants
Encore un 20 novembre où les enfants marocains souffrent de discrimination, de maltraitance, dans certains cas plus extrêmes, de viol et de pédocriminalité. La Journée internationale des droits de l’enfant est une occasion pour fêter les avancées, certes, mais surtout pour porter un regard lucide et scruter les lacunes afin d’y remédier.
En 1989, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), un texte essentiel qui garantit aux enfants les droits les plus élémentaires, le droit à la santé, à l’éducation, le droit de jouer et d’avoir une famille. Ainsi qu’au droit d’être entendu et être protégé de toute forme de violence ou de discrimination. Quelque 54 articles qui règlemente la convention mais elle repose essentiellement sur quatre piliers : le droit de non-discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant dans les décisions éventuelles le concernant, le droit à la vie et le droit à l’expression.
En cette occasion, Hespress Fr a contacté Najat Anwar, la présidente de l’ONG « Touche pas à mon enfant » qui nous a indiqué que l’organisation précitée évalue la situation de l’enfance au Maroc et les actions entreprises par le gouvernement et les institutions concernées.
« Nous ne célébrons pas simplement cette journée, mais nous nous remémorons les actes héroïques du feu Roi Hassan II, et nous suivons les traces du Roi Mohammed VI conformément à l’engagement continu de la famille royale envers les enfants du Maroc », précise la militante acharnée pour les droits de l’enfant.
En dépit du progrès qu’a connu le Royaume en ce qui concerne les droits de l’enfant, notre interlocutrice souligne que « les enfants marocains restent menacés par de graves dangers sociaux, en particulier l’exploitation et les agressions sexuelles ».
« Malgré les réalisations grâce aux efforts du gouvernement, des challenges persistent », déplore Najat Anwar, notant que « nous ne pouvons pas parler de succès tant que des enfants sont victimes de viols, d’enlèvements et d’atteintes à leur dignité, comme le montrent les récentes statistiques partagées par le ministère public ».
En cette Journée mondiale, l’ONG « Touche pas à mon enfant » lance un défi pour parvenir à une solution complète afin d’éradiquer la souffrance de l’enfance marocaine victime de l’exploitation et des agressions. « Nous insistons sur la nécessité d’une action décisive, y compris des sanctions légales sévères, des soins psychologiques et thérapeutiques pour les criminels dans les institutions pénitentiaires, afin de traiter rationnellement ce problème et d’arrêter l’augmentation des cas », propose notre intervenante.
En tant qu’ONG, « nous souhaiterions suivre la voie efficace tracée par le Roi Mohammed VI, en impliquant la société civile dans le processus de changement, similaire aux ateliers royaux pour la révision du Code de la famille. Nous espérons également que les propositions de la société civile auront un impact réel sur la voie du changement », affirme la présidente de « Touche pas à mon enfant ».
La protection de l’enfance marocaine est une mission sociale et sociétale. A côté des statistiques déclarées, plusieurs cas souffrent en silence. Il va de soi que le Maroc a fait un pas de géant en ce qui concerne la défense et la protection des droits de l’enfant, cependant, on peut dire que le Royaume a du pain sur la planche pour déblayer le terrain et pour rendre le sourire à l’innocence marocaine.
Le 20 novembre au Maroc, entre avancées et défis dans la protection des enfants Hespress Français – Actualités du Maroc.