Éducation sexuelle : Vers la mise en place de programmes scolaires et parascolaires au Maroc

L’éducation sexuelle demeure depuis longtemps un sujet tabou dans la société marocaine, enveloppé du terme stigmatisant « hchouma« . Les jeunes filles, confrontées à cette réalité, se sentent souvent incapables d’en discuter, même avec leurs propres mères, et la société ne semble leur autoriser ce dialogue qu’une fois mariées. Cette approche a laissé des milliers de jeunes filles dans l’ignorance de leur propre corps, les exposant ainsi aux pièges de la vie.

Cependant, une lueur d’espoir se profile à l’horizon grâce à un projet récent. Lancé par l’Association Planification Familiale (AMPF), ce projet a été présenté à Rabat en présence de représentants gouvernementaux, onusiens et associatifs.

Intitulé « Soutenir l’engagement et l’état de la société civile dans l’implémentation de l’éducation sexuelle complète en Tunisie et au Maroc« , il est parrainé par l’Agence Espagnole de Coopération Internationale et de Développement (AECID) et mis en œuvre au Maroc et en Tunisie en collaboration avec le bureau régional du monde arabe de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF).

Ce projet, d’une durée d’un an, vise à promouvoir l’accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive, en mettant particulièrement l’accent sur la planification familiale, l’information, l’éducation, et l’intégration de la santé reproductive dans les stratégies et programmes nationaux. L’objectif principal est d’accélérer la mise en place de l’éducation sexuelle complète au niveau scolaire et parascolaire au Maroc et en Tunisie.

Sadik Amine Ben Hassine, représentant de l’IPPF, a souligné les efforts déployés au Maroc et en Tunisie pour intégrer l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires. Il a noté que cette éducation formelle, combinée à des initiatives extrascolaires, pourrait améliorer les connaissances des jeunes, prévenant ainsi divers phénomènes sociaux préjudiciables à leur santé et bien-être.

© MAP

Le projet, initié en 2023 lors d’un atelier à Tunis, comprend des études de cas adaptées aux contextes légaux du Maroc et de la Tunisie, ainsi que la création d’un jeu ludique abordant les questions sexuelles et reproductives.

Khadija Elghalemi, présidente de l’AMPF, a souligné que le projet vise à promouvoir l’éducation sexuelle complète en l’intégrant dans le curriculum scolaire. Des ateliers impliquant divers ministères, tels que l’Éducation Nationale, le Préscolaire et les Sports, la Solidarité, la Femme, la Famille et le Développement Social, la Jeunesse et la Communication, ainsi que la Santé et la Protection Sociale, sont envisagés.

Abdellatif Maamri, directeur exécutif de l’AMPF, a déclaré que les réalisations du projet au Maroc via la plateforme numérique open Access ont permis aux jeunes d’accéder à des supports digitaux pour développer leurs connaissances en matière d’éducation sexuelle complète.

L’éducation sexuelle, qu’elle soit formelle à l’école ou informelle en dehors du contexte scolaire, joue un rôle crucial en fournissant aux jeunes les connaissances nécessaires pour comprendre leur propre corps, les relations interpersonnelles, et les aspects complexes de la sexualité.

Elle contribue à promouvoir la santé des élèves tout en les sensibilisant aux risques existants. Une éducation sexuelle complète et accessible est essentielle pour prévenir les risques liés à la santé sexuelle, favoriser le développement d’individus responsables, respectueux et conscients de leur bien-être et de celui des autres.

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