Rapport: Les postes de responsabilité au Maroc se conjuguent toujours au masculin

Il est indéniable que le Maroc, depuis l’adoption de la Constitution de 2011, a accompli des avancées notables en matière d’égalité de genre, toutefois, un long chemin reste à faire et l’égalité entre citoyennes et citoyens marocains demeure jusqu’à présent en deçà des espérances. Les postes de responsabilités au Maroc se conjuguent toujours au masculin.

Le degré de participation des femmes à l’effort de développement économique et social reste un indicateur clé pour évaluer l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques et les programmes gouvernementaux. Au Maroc, l’égalité des sexes et les droits des femmes sont prioritaires. Le pays s’est engagé à respecter les principes des conventions internationales sur les droits de l’homme notamment la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

Il a ainsi lancé le programme national intégré d’autonomisation  économique et sociale des femmes en partenariat avec les Nations Unies qui vise à renforcer l’autonomisation des femmes, réduire les inégalités, et favoriser leur participation dans tous les domaines de la société.

Malgré les avancées réalisées et les approches déployées par le gouvernement marocain avec le soutien des instances de l’ONU, l’intégration des femmes sur le marché du travail et leur accès aux postes de décision restent encore des défis importants à surmonter.

Dans le cadre du PLF 2024, le rapport sur les ressources humaines dévoile des constats alarmants. Cet acte se confirme par la représentation des femmes dans l’administration publique avec un taux de féminisation de 36.4% qui reste significativement faible par rapport aux hommes.

Près de 91% de l’effectif féminin opérant dans la fonction publique est concentré au niveau de six départements ministériels à savoir l’Éducation Nationale, la Santé, l’Intérieur, la Justice, l’Enseignement supérieur, l’Economie et Finances.

Cependant, deux secteurs à envergure sociale, en l’occurrence l’Education Nationale, et la Santé qui emploient à eux seuls 69.4% de l’effectif féminin de la fonction publique et ce avec des taux respectivement 47.6% et 21.8%.

Le ministère de la santé et de la protection sociale à la tête de la liste avec 66,3% de présence féminine par rapport à l’effectif total du personnel du département  Suivi par le ministère de la justice avec 49% et le ministère de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports avec 40.6%.

Or, si les femmes commencent à être mieux représentées dans l’administration publique, elles n’accèdent pas encore suffisamment aux postes de responsabilité.

Dans la même perspective, le Maroc a également adopté l’approche de la budgétisation sensible au genre afin de mettre en œuvre des politiques et des programmes visant à promouvoir l’égalité des sexes et garantir une allocation équitable des ressources budgétaires.

Le pourcentage de femmes parmi le total des nominations au poste de directeur ou équivalent est de 14,5%, celui des inspecteurs généraux de 12,5% et celui des commissaires généraux de 15,4%. Le poste de directeur ou équivalent est considéré comme le poste le plus accessible aux femmes à un taux de 10,6%, puis des postes de secrétaire générale et de doyenne à un taux égal de 0,6%.

Le ministère de l’habitat a enregistré 24% du nombre total de nominations féminines, ce qui représente 29% du nombre total de nominations à des postes de direction dans ce secteur. Suivi par le ministère de l’Enseignement supérieur qui occupe la deuxième place avec plus de 12% du total des nominations féminines, et la composante féminine représente plus de 6% du nombre total de nominations à des postes de direction dans ce secteur.

Le ministère de l’Industrie et du Commerce arrive en troisième position avec 11% du total des nominations féminines, avec 31% du nombre total des nominations aux postes de direction au niveau de ce secteur.

Plusieurs considérations sociales, économiques et culturelles entravent toujours l’essor féminin au Maroc, la femme est accablée par ce qui est appelé le « plafond de verre » en vue d’apprécier les symptômes de ce rempart de « discrimination » si subtile et pourtant si fort qu’il empêche les femmes d’accéder aux postes de responsabilité, bien que disposant de la qualification requise.

Les enquêtes ont pu révéler également un climat socio-administratif pourvu de stéréotypes de genre marqué d’une part par une représentation socio-culturelle encore prégnant sur l’esprit de différenciation entre homme/femme et d’autre part par la prééminence du modèle de carrière «au masculin ».

Il convient de préciser, conclut le rapport, que bien que l’accès des femmes aux postes de responsabilité continue à s’améliorer, il reste encore insuffisant pour assurer une intégration pleine des femmes en tant qu’acteur clé dans le processus de développement économique et social de notre pays.

Rapport: Les postes de responsabilité au Maroc se conjuguent toujours au masculin Hespress Français – Actualités du Maroc.

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