
Benmoussa : le nouveau statut de base promet la nomination de 140.000 vacataires
Chakib Benmoussa, le ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement primaire et des sports, a révélé que le nouveau régime de base pour les salariés du secteur ouvre la porte à la nomination de 140.000 vacataires, soulignant que « tous les salaires des employés de l’éducation nationale seront versés» et décaissés à partir de l’année prochaine par l’intermédiaire du trésor public, selon la formule approuvée par la loi de finances annuelle.
Après des mois de négociations avec les syndicats éducatifs, et après les réactions de controverse suscitées par la fuite de son projet il y a quelques semaines, le ministère chargé du secteur marque un pion en avant et répond à toutes les critiques envisagées et il promet la nomination de 140.000 vacataires.
Lors d’une réunion de la Commission des Affaires Culturelles et Sociales de la Chambre des Conseillers, Benmoussa a déclaré que « le principe à partir duquel nous avons décidé d’établir ce système est de préserver les acquis », ajoutant que « tout groupe qui sortira et avancera qu’il a été lésé par le nouveau système de base n’en a pas encore bénéficié, et c’est normal car tout le monde revendique des augmentations ».
« On ne parle plus de contractualisation », avance le ministre. Les personnes concernées, qui sont 140.000 salariés, pourront, grâce à ce système de base, être recrutées et promues rétroactivement. Ils vont bénéficier également de la mutation, notant que le nouveau système de base leur accorde les mêmes droits et devoirs que les précédents et que la procédure disciplinaire s’applique à tous les employés sans exception.
Le ministre a noté que le nouveau statut soumettra les employés du ministère à ses exigences, ainsi qu’aux cadres réglementaires affiliés aux académies régionales d’éducation et de formation, auxquelles sont actuellement appliqués des statuts spéciaux (douze statuts), mis à jour conformément à l’article 7 de la loi relative au contrôle financier de l’État sur les établissements publics et autres organismes.
« Aucun groupe n’est lésé par le nouveau système de base d’éducation et de formation des salariés, et le dossier de la contractualisation, qui constituait un obstacle à la réforme du système, a été terminé», rassure Benmoussa.
Il est prévu que le gouvernement approuve demain, lors de son conseil hebdomadaire, le projet tant attendu du nouveau statut.
Préparé sur la base d’un certain nombre de piliers fondamentaux, notamment la réalisation de l’intégration et de l’harmonie, en adoptant une nouvelle architecture pour les cadres, en les réduisant en trois au lieu des six actuels, avec la création d’un nouveau cadre d’enseignants chercheurs, et en les regroupant au sein de chaque clan selon des normes basées sur l’intersection et l’intégration des tâches ainsi qu’à l’établissement d’une hiérarchie logique, ce nouveau statut vise l’efficacité et l’efficience.
Le responsable gouvernemental a indiqué que le ministère, lors de l’élaboration du projet du nouveau système de base pour la famille enseignante, souhaitait trouver des solutions appropriées, sans préjudice des droits acquis.
Assurer l’unification des mêmes filières et faire bénéficier les employés des mêmes droits et fonctions, tels sont les objectifs de ce remaniement du statut.
Cela dit, le ministère a décidé d’adopter des subventions d’incitation équivalant à un ou deux mois de salaire pour tous les employés du secteur.
En réponse aux critiques des syndicats qui n’ont pas pu avoir accès à la version finale du nouveau statut, le ministre de l’Éducation a expliqué que le projet « est très complexe et technique, et que le simple fait de déplacer un mot de sa place peut avoir des conséquences », ajoutant qu’il n’a été distribué aux membres du gouvernement que lundi et sera discuté en conseil de gouvernement demain.
»Les employés du ministère y ont travaillé vendredi, samedi et dimanche, jour et nuit, pour qu’il soit prêt », cite le ministre.
Il a réitéré que le nouveau système de base ouvre des horizons inédits pour la famille éducative marocaine, et a expliqué qu’en plus de préserver les acquis et les cadres actuels, il unifie le processus professionnel de tous les cadres, y compris les employés des académies régionales d’éducation et de formation. Ce nouveau statut créera des débouchés et des ponts pour les organismes.
Le ministre de l’Éducation a souligné que le décret a été préparé après une large consultation et a pris suffisamment de temps pour discuter chaque clause séparément, ajoutant qu’il avait espéré publier le système de base avant l’été dernier, mais le ministère, ainsi que les syndicats, n’ont pas pu le faire en raison de la difficulté de contrôler certains problèmes, d’autant plus que l’affaire concerne 300.000 salariés du secteur.
«Le processus de réforme du système éducatif au Maroc ne s’arrête pas avec la délivrance du système de base unifié, mais constitue plutôt une étape importante, car les employés de l’éducation sont la base de la réforme », ajoute-t-il, notant que c’est « un effort crucial dans le processus de réforme, il y a d’autres dossiers qui resteront ouverts à l’étude, et c’est normal car il n’y a pas une résolution unifiée à tous les problèmes surtout dans ces circonstances ».
Benmoussa a expliqué que ce projet entre en application des résultats de l’accord signé le 14 janvier 2023 entre le ministère de l’Éducation nationale et les syndicats éducatifs concernant les principes encadrant le système de base des salariés du secteur.
Il apparaît, à travers les dispositions du projet de statut, que les autorités éducatives parient sur l’amélioration du statut des cadres éducatifs pour faire progresser le système et provoquer une transformation de l’école publique, « en valorisant les rôles des professeurs et des enseignantes et en les motivant », en les qualifiant et en les mobilisant, car ils sont les principaux acteurs du changement.
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