
Organisation et gestion des établissements pénitentiaires: Détails de la réunion de Ouahbi
La Commission de justice, de législation et des droits de l’homme à la Chambre des Représentants, en présence du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a examiné, mardi, plusieurs questions liées à la détention provisoire, la présence des mères et des enfants en prison, ainsi que la création de prisons industrielles. Cette discussion a eu lieu dans le cadre de l’examen du projet de loi n°10.23 portant organisation et gestion des établissements pénitentiaires.
Lors de cette réunion, la Commission a souligné l’importance capitale de maintenir la présence des enfants auprès de leurs mères en détention. Certains membres ont vivement plaidé en faveur de la création d’espaces dédiés, éloignés des quartiers de détention des femmes et de l’atmosphère quotidienne de la prison, afin de sauvegarder l’équilibre psychologique des tout-petits et de veiller à leur éducation.
De son côté, Abdellatif Ouahbi a également mis en avant la complexité de séparer un enfant de moins de cinq ans de sa mère. Il a précisé que le processus en vigueur est suivi, incluant l’accord sur la remise de l’enfant à la grand-mère ou à un membre de la famille, en conformité avec les dispositions légales.
Concernant la détention provisoire, un sujet d’une grande préoccupation en raison des enjeux relatifs aux droits des détenus et à la gestion des espaces au sein des établissements pénitentiaires, le ministre a souligné l’ampleur du défi, avec une capacité d’accueil des prisons limitée à 64.000 places alors que le nombre actuel de détenus s’élève à 100.000.
En effet, près de la moitié de la population carcérale est composée de détenus en attente de jugement, totalisant environ 43%. Cette évolution positive a été saluée par certains députés, qui ont souligné les efforts déployés par le ministère public pour réduire ce taux de 50% à sa valeur actuelle.
Au cœur des discussions sur le projet de loi, des députés ont insisté sur la nécessité d’offrir des garanties solides permettant aux prévenus de demeurer en liberté jusqu’au rendu du premier jugement. Parallèlement, d’autres membres de la commission ont avancé l’idée de baptiser les établissements dédiés à cette catégorie « Centres de Détention Provisoire », reflétant ainsi le statut des personnes concernées en attente d’une décision judiciaire.
De plus, Ouahbi a précisé que les travaux sont en cours pour la création d’un centre à Casablanca spécifiquement conçu pour les détenus en détention provisoire. En ce sens, les membres présents de la Commission ont préconisé de leur allouer temporairement des espaces à l’intérieur des prisons actuelles en attendant la réalisation des nouveaux projets, afin de résoudre les problèmes liés à leur cohabitation avec les détenus de droit commun et de surmonter les autres contraintes liées à la détention provisoire.
Ils ont également formulé une proposition qui consiste en la création de prisons industrielles, sur le modèle des prisons agricoles, où les détenus seraient impliqués dans diverses activités de production.
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