Quand le séisme d’Al Haouz ravage le patrimoine historique

A côté du lourd bilan des dégâts humains, le séisme d’Al Haouz a aussi touché le patrimoine historique de la ville de Marrakech, Taroudant et Ouarzazate. Une perte considérable qui menace l’identité et le tourisme marocain.

Selon un bilan provisoire, au moins vingt-sept monuments historiques de la région de Marrakech ont été complètement ou partiellement détruits par le tremblement de terre qui a frappé le Maroc, dans la nuit du 8 au 9 septembre faisant 2.946 morts et 5.674 blessés jusqu’à maintenant.

Quelques heures après le séisme, au moment où les secousses se sont stabilisées, des experts de l’Organisation des Nations unies ont inspecté les parties les plus impactées de Marrakech pendant des heures.

D’après leurs conclusions provisoires, sur 48 sites historiques du Royaume recensés, 24 sont jugés dans un état grave et 3 dans un état très grave.

Mosquées effondrées, palais détruits, minarets fissurés, cette catastrophe naturelle a donc fortement des sites touristiques et historiques emblématiques.

Les zones les plus endommagées sont celles proches de l’épicentre du séisme, telle que la mosquée de Tinmel, joyau de la dynastie des Almohades. Faisait l’objet d’un grand programme de restauration qui devait notamment faire naître 18 mois plus tard un nouveau musée à côté du site historique, la mosquée n’a pas pu résister aux fortes secousses et s’est effondrée.

C’est là où se sont installés, au milieu des années 1120, les Almohades, le fondateur de cette dynastie impérialiste Ibn Toumart, symbole de spiritualité et d’austérité, est décédé en 1130, et depuis la mosquée abrite son tombeau. Tinmel devient par la suite un lieu de pèlerinage et un coin saint pour les Marocains.

Cette destruction a touché aussi le coin de tournage prisé par les stars hollywoodiennes, le village fortifié d’Aït-Ben-Haddou. Situé à 30 km d’Ouarzazate, ce village a servi de décor à quelques épisodes de la série Game of Thrones (en 2013) et au film Lawrence d’Arabie (David Lean, 1962), a chancelé.

Le minaret de la mosquée emblématique de la ville ocre, la Koutoubia, a connu de grandes fissures. Ce point de repère incontournable n’était pas épargné par ces destructions. En outre, le minaret de la mosquée Kharbouch sur la place Jmaa el-Fna a été presque complètement détruit.

Marrakech, la ville touristique marocaine par excellence et qui est inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité depuis 1985, a vu beaucoup de ses empreintes architecturales s’écrouler, en particulier au cœur de l’ancien quartier juif du Mellah.

Ce quartier historique a perdu ses traits spécifiques du au séisme.  Des bâtisses ancestrales ont été gravement endommagées, voire totalement détruites.

Encore appelé Essalam par quelques habitants, El Mellah demeure un joyau emblématique de la ville de Marrakech malgré les fortes secousses qui lui ont fait perdre ses traits spécifiques. De ce fait, la population vit dans l’angoisse permanente d’une nouvelle réplique, en attendant le projet de rénovation.

Une autre vérité encore plus douloureuse, est que cet état de lieu désolant n’est pas définitif. Malgré les efforts inlassables des autorités compétentes, l’accès à certaines zones reste difficile.

Selon la proximité de l’épicentre et la vétusté des constructions, la destruction varie et l’état des monuments diffère.

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