Baromètre Arabe: Les jeunes marocains de plus en plus religieux

Les niveaux de religiosité varient en fonction d’un certain nombre de facteurs, notamment le nombre d’années d’études, l’espérance de vie, les revenus et les niveaux d’inégalité économique. Au Maroc, ces niveaux de religion ont considérablement augmenté chez les jeunes au cours des quatre dernières années, affirme le Baromètre Arabe.

Dans sa dernière note « Les jeunes de la région MENA sont les premiers à revenir à la religion », le Baromètre Arabe dévoile que dans la plupart des pays étudiés lors de la vague 2018-2019, les jeunes âgés de 18 à 29 ans étaient plus susceptibles, que ceux âgés de 30 ans ou plus, de déclarer qu’ils n’étaient « pas religieux ».

Les pourcentages les plus élevés ont été constatés en Tunisie avec un taux de 46 %. Elle est suivie par la Libye (36 %), l’Algérie (24 %), le Maroc (22 %), et l’Égypte (18 %). Ce résultat a conduit certains à se demander si la région MENA allait devenir moins religieuse dans les années à venir.

En revanche, ces taux des jeunes « non religieux » ont connu un important déclin lors de la vague 2021-2022, pour atteindre 30 % en Tunisie, 30 % en Libye, 17 % en Algérie, 10 % au Maroc et 6 % en Egypte. A noter qu’au cours de la même période, le Baromètre a fait observer que le taux des personnes « religieuses » ou « plutôt religieuses » s’est élevé au Royaume à 90 % pour se placer derrière l’Iraq (91 %) et devant l’Algérie (87 %).

Selon les chercheurs, c’est en période de crise, telle qu’une catastrophe naturelle ou un attentat terroriste, que le niveau de religiosité des personnes touchées tend à augmenter. Cela s’explique en partie par le fait que la religion offre un enseignement et des mécanismes qui aident les individus à surmonter les difficultés qu’ils rencontrent dans la vie.

À l’échelle mondiale, la réponse à la pandémie de COVID-19 ne semble pas faire exception, les recherches de prières sur Google atteignant les niveaux les plus élevés jamais enregistrés, tandis que les données provenant des États-Unis révèlent un renforcement de la foi à la suite de la crise, indique le document.

D’après le Baromètre, les résultats de toutes les vagues émanent non seulement de l’examen de l’identité personnelle, mais aussi de l’engagement dans les pratiques religieuses. Le pourcentage de citoyens qui déclarent s’adonner quotidiennement à des textes religieux a également augmenté entre 2018-2019 et 2021-2022.

Pour l’ensemble des citoyens adultes, des augmentations significatives ont été observées au Maroc avec une hausse de 19 points soit de 34 % en 2018-2019 et 53 % en 2021-2022, en Tunisie de 13 points (49 % et 62 %), en Palestine de 11 points (61 % et 72 %), au Liban de 7 points (37 % et 44 %) et en Algérie de 4 points (40 % et 44 %).

L’engagement à l’égard des textes religieux a eu tendance à augmenter de manière encore plus importante chez les jeunes de la région entre 2018-2019 et 2021-2022. L’augmentation correspondante est de 22 points en Tunisie, 18 points au Maroc, 13 points en Algérie, 6 points au Soudan, 5 points en Jordanie et 4 points au Liban.

En bref, les citoyens de la région, et en particulier les jeunes, ont vu non seulement une diminution significative du degré auquel ils déclarent être « sans religion », mais aussi des augmentations correspondantes des degrés de pratique religieuse.

Il convient de préciser que depuis sa création, le Baromètre Arabe suit les taux de pratique religieuse au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Comme dans d’autres régions du monde, les données les enquêtes d’opinion publique représentatives au niveau national ont montré qu’il existe des changements significatifs dans la piété personnelle au fil du temps.

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