FMI, UE, Blinken, Borrel, CEDEAO, UA … la Tunisie se met du monde à dos  

En s’inspirant d’Éric Zemmour et de son rêve du « grand remplacement », le président populiste tunisien Kaïs Saeid a fait sienne une conspiration suprémaciste bien européenne, pour une chasse aux sorcières préméditée à l’encontre des migrants africains.  

Il n’y voit à travers ces maladresses volontaires que son propre intérêt dans une Tunisie qu’il a déjà réduite en miettes. Au résultat des courses, voilà le bonhomme embourbé dans une sale situation. Il s’est tout simplement mis tout le monde à dos.  

Jugeons-en ! le mois de Ramadan a débuté avec l’inflation élevée, de près de 10,4% en février et une cherté de la vie comme jamais auparavant. Les Tunisiens ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts et le couffin de la ménagère est de plus en plus vidé de ses substances de base. Qu’a-t-il trouvé de mieux pour y remédier ? S’en prendre aux migrants africains en les désignant comme responsables du malheur de la Tunisie.  

Il essaie de faire des migrants africains sans papiers des boucs émissaires pour tous ses échecs et sacrifie l’unité et la solidarité africaines. Il s’obstine dans l’idée de l’accusation absolument non fondée selon laquelle des migrants d’Afrique subsaharienne arrivent en Tunisie dans le cadre d’un complot visant à modifier sa démographie. 

Il a tenté de voiler une situation économique dans le pays si critique, que l’Union européenne (UE) l’a considérée comme une économie en voie “d’effondrement”, si les autorités ne parvenaient pas à finaliser un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt d’1,9 milliard de dollars. Ce qui est loin d’être le cas. 

Il est certain que cette crise économique et sociale inquiète l’UE, un partenaire qui se trouve être essentiel à la survie de la Tunisie. Aussi, c’est naturellement que son haut représentant le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell s’est inquiété dernièrement à Bruxelles, des conséquences de la détérioration de la situation politique et économique du pays, “La situation en Tunisie est très dangereuse”, a-t-il averti à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.  

Josep Borrell a soutenu que “si la Tunisie venait à s’effondrer, cela risque de provoquer des flux migratoires vers l’UE et d’entraîner une instabilité dans la région MENA. Nous voulons éviter cette situation”, ajoutant que “l’UE ne pouvait pas aider un pays incapable de signer un accord avec le FMI. Le président Kais Saeid doit signer avec le FMI et mettre en œuvre l’accord, sinon la situation sera très grave pour la Tunisie”, a-t-il insisté.  

Le hic, c’est que le discours contradictoire du président Kaïs Saeid est mal perçu par les décideurs et les gestionnaires du FMI, qui lui demandent de clarifier sa position et sa ligne politique quant aux réformes sociales et économiques. En effet, le bonhomme donne un mauvais signal. D’un côté, à l’interne, il privilégie un discours populiste en rejetant le FMI et d’un autre, il demande une aide internationale. Bref, pour le FMI, il faut savoir ce que l’on veut et surtout présenter des garanties démocratiques économiques et sociales. Or aussi bien dans le cas de l’une que les autres, force est de constater une faillite évidente. Difficile de réformer dans ces cas-là.  

Mais il n’y a pas que l’UE et Borrel à s’en être pris à la Tunisie. S’exprimant devant le Sénat à Washington, Antony J. Blinken a fait part de l’inquiétude des Etats-Unis quant à la situation en Tunisie après que Kais Saeid se soit accaparé les pleins pouvoirs. Aussi, c’est en toute logique qu’il a rejoint la cause européenne, « la chose la plus importante que les autorités tunisiennes puissent faire en matière économique est de trouver un accord avec le FMI. Nous les encourageons fortement à le faire parce que le risque est que l’économique s’effondre« , a ajouté le Secrétaire d’Etat américain.  

L’Union africaine (UA) n’est pas en reste dans ce ras-le-bol général ou ce haro sur Kais Saeid. L’Institution a rapidement et fermement réprimandé les commentaires de division de Saeid et, en réponse à la répression gouvernementale et aux attaques racistes qui en ont résulté contre les ressortissants subsahariens. Elle a du coup, reporté indéfiniment une conférence qu’elle devait tenir à Tunis en mars. L’UA, reproche à Saeid de tenter de détruire cette unité pour détourner l’attention du monde des nombreux échecs de son régime autoritaire pour ne pas dire dictatorial.  

C’est que pour s’octroyer tous les pouvoirs, le bonhomme a suspendu le Parlement, limogé le Premier ministre, pris le contrôle exécutif du pays et démantelé les institutions indépendantes. Il a réprimé l’opposition politique et ses autres détracteurs avec une force incroyable, recevant la condamnation de nombreux partenaires internationaux de la Tunisie. Depuis qu’il a assumé un pouvoir quasi absolu, il a non seulement détruit la jeune démocratie et la position internationale de la Tunisie, mais a également échoué à relever une économie agonisante et à résoudre les innombrables problèmes socio-économiques auxquels son peuple est confronté. 

Peut-être que Kais Saeid compte encore et toujours sur le régime boiteux d’Alger pour sortir la Tunisie de ce gouffre désastreux. Après tout pourquoi pas, puisque la Tunisie semble être une wilaya de plus aux ordres, dans l’escarcelle de l’Algérie.  

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