Transferts des MRE: Détails et recommandations du CESE

L’avis consultatif du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur la valorisation du lien intergénérationnel avec les Marocains du monde vient détailler de nombreux éléments relatifs aux transferts financiers des Marocains résidant à l’étranger (MRE), en l’occurrence l’origine, la destination, les régions, l’usage… Voici les détails.

Mieux comprendre et connaitre les Marocains du monde, renforcer la protection des droits, soutenir et encourager la contribution des talents expatriés au développement du Royaume, tels sont les objectifs de l’avis élaboré par le CESE, portant sur le contenu multidimensionnel du lien entre les MRE et le Maroc, ainsi que l’analyse de leurs transferts financiers.

L’avis rappelle en ce sens que les transferts des MRE d’un montant de 93,7 milliards de dirhams ont représenté 7,3% du PIB en 2021. Ils étaient en hausse de 37,5% par rapport à l’année 2021. Ces transferts ont enregistré, tout au long de la dernière décennie, un taux de croissance soutenu, de l’ordre de 6% par an, supérieur au taux de croissance de l’économie nationale et devraient avoisiner les 100 milliards de dirhams en 2022, précise le CESE.

En outre, plusieurs facteurs sont évoqués à l’appui de cette évolution dont, notamment, l’intensification de la solidarité familiale à la suite du confinement dû au Covid-19 qui a débuté en 2020, l’amélioration des taux officiels de change, la réorientation des transferts vers des circuits formels, ou la réduction relative des coûts de transfert qui sont passés de 6,82% au quatrième trimestre de 2019 à 6,04% au même trimestre de 2021.

Selon l’institution, la majorité des transferts, soit 57%, provenait en 2021 de 3 pays: la France, l’Espagne et l’Italie, notant que 2 sur 3 des transferts bancaires s’orientent vers 4 régions, à savoir l’Oriental (24%), Casablanca -Settat (17%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (13%), Béni Mellal-Khénifra (11%).

De plus, l’avis indique que 42,3% des MRE transfèrent des fonds vers les parents, le conjoint ou la famille, soulignant que 80% des auteurs de transferts, principalement âgés de plus 60 ans, renouvellent régulièrement leurs opérations dans l’année.

Quant à l’usage, le Conseil fait observer que les transferts financiers issus des expatriés sont réputés procurer plusieurs avantages à la société et l’économie des pays d’origine. D’après l’institution de Réda Chami, ils permettent aux familles d’améliorer leur accès aux biens de consommation de première nécessité, le logement, l’eau et l’électricité.

D’autres bénéfices sociaux sont tangibles, notamment l’amélioration de la scolarisation ou l’accès aux soins. Ils contribuent à la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales et à la réduction du travail des enfants, ajoute l’avis.

Il est à noter que seuls 1,3% des transferts seraient en effet destinés à de l’investissement et cette portion marginale semblerait, de plus, se destiner en grande partie au secteur de l’immobilier (40,7%), souligne le Conseil, précisant que ce niveau d’investissement est très en deçà des niveaux observés dans des pays comme le Nigéria (45%), le Kenya (35%) ou le Sénégal (5%).

« Il semble vouloir dire qu’on ne quitte pas le Maroc, sauf dans très peu de cas, avec pour objectif prioritaire d’y investir un jour mais pour, quand on le peut, aider les siens restés au pays », déplore le CESE. Ainsi, les justifications de la faiblesse de l’investissement issues des réponses à l’enquête du HCP évoquent « la complexité des procédures », « le manque d’incitations et d’appui » ou « la corruption et le favoritisme ».

A ces facteurs s’ajoutent vraisemblablement la faiblesse de l’accompagnement bancaire, la faiblesse de l’offre de services bancaires pour les MRE, l’absence de portail d’informations et d’accueil aux potentiels investisseurs MRE, ou encore l’absence d’une politique régionale d’incitation et de promotion des investissements (à titre d’exemple, l’absence de banques de projets au niveau régional), déclare le Conseil.

Toutefois, pour soulever ces défis, le CESE a recommandé d’ériger la Fondation Hassan II pour l’investissements aux apports des MRE en tant qu’établissement public stratégique, ou mettre en place un fonds d’investissement dédié à cette diaspora marocaine dans le but de consacrer des ressources à des activités ayant un impact positif social et environnemental, au « private equity », et à l’économie sociale et solidaire.

Le CESE préconise d’encourager les acteurs marocains du secteur financier à développer des produits complémentaires attractifs dans les domaines de l’épargne et de la retraite, destinés aux MRE, réduire les tarifs des transferts à l’émission et à la réception et Développer la complémentarité multi-canal pour accueillir les transferts des MRE et accélérer la digitalisation bancaire à leur profit ainsi que l’ensemble des citoyens.

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