UNFPA: Une étude nationale sur l’avortement et son impact bientôt élaborée

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) vient de lancer un appel à consultation pour conduire une étude nationale sur la situation de l’avortement et son impact sur la santé et des droits de la femme et des filles au Maroc, prenant effet à partir du 28 février 2023.

Dans le cadre du projet « Droit à la santé sexuelle et reproductivité et l’égalité genre au Maroc » financé par les Affaires Mondiales Canada, le Fonds des Nations Unies pour la population a lancé un appel à consultation pour élaborer une étude nationale sur la situation de l’avortement et son impact sur la santé et des droits de la femme et des filles au Maroc, dans le but de dresser un constat, en mettant l’accent sur les évidences scientifiques et la législation actuelle ainsi que l’impact aux niveaux social, mental et physique.

Selon l’UNFPA, à ce jour, il n’y a pas d’estimation fiable sur l’avortement au Maroc. Le Fonds souligne qu’en 2014, l’étude CAP portant sur les « Connaissances, Attitudes, Pratiques », réalisée par le Ministère de la Santé auprès des jeunes filles âgées de 15 à 24 ans ayant eu des relations sexuelles, avait annoncé que « 7,9 % parmi elles déclarent avoir déjà eu des grossesses non désirées et que 70% avaient déclaré avoir subi un avortement’’. L’étude a ainsi considéré que l’avortement à risque est une conséquence immédiate des grossesses non désirées et de l’échec de la contraception qui sont estimés respectivement à 25 % et à 27 %.

D’un autre côté, en 2013, l’OMS avait annoncé que ‘’les avortements non sécurisés représentent par ailleurs 20 % de la charge totale de mortalité et d’incapacité imputable à la grossesse et à l’accouchement’’.

Quelques mois plus tôt, l’UNFPA avait publié un rapport sur l’état de la population mondiale en 2022 intitulé «Comprendre l’imperceptible : Agir pour résoudre la crise oubliée des grossesses non intentionnelles », mettant l’accent sur la crise passée sous silence et qui concerne près de la moitié des grossesses dans le monde, soit au total 121 millions de femmes chaque année.

Ce rapport édifiant alerte sur les graves conséquences de cette crise des droits fondamentaux pour les sociétés, pour les femmes et les filles, et pour la santé mondiale. Il dévoile que plus de 60 % des grossesses accidentelles se soldent par un avortement, estimant que 45 % des interruptions volontaires de grossesse sont non médicalisées et à l’origine de 5 à 13 % des décès maternels, soit plus de 800 morts par jour. cette situation compromet donc sérieusement notre capacité à atteindre les objectifs de développement durable à l’échelle mondiale.

Selon l’étude, le nombre annuel de grossesses « non intentionnelles » ou « inopportunes » est estimé à 121 millions, ce qui signifie en moyenne 331.000 par jour. Les auteurs expliquent cette situation comme étant une preuve de « l’incapacité de la communauté internationale à garantir le respect d’un droit éminemment fondamental, une situation qui devrait encore s’aggraver ».

A cette fin, l’UNFPA au Maroc a décidé de conduire cette étude afin d’analyser la prévalence de l’avortement, cerner et comprendre les pratiques existantes, identifier ses causes, faire le point sur la législation en la matière, pour finalement élaborer des recommandations visant à assurer la protection de la santé des femmes en s’inspirant des bonnes pratiques aux niveaux sub-régional et international.

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