
Fièvre aphteuse : Le cheptel national épargné, mais reste sous surveillance
La propagation de la « fièvre aphteuse » parmi le bétail dans un certain nombre de pays du monde, en particulier chez le voisin oriental du Maroc et certains pays du Moyen-Orient (Jordanie), suscite des inquiétudes chez les éleveurs de vaches. Ces derniers craignent que la maladie s’étende aux marchés de l’Union européenne, à partir desquels le Maroc importe principalement la plupart de ces troupeaux.
Les inquiétudes augmentent après la récente décision du gouvernement de suspendre la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les importations de vaches domestiques destinées à l’abattage rapide, dans le but de freiner la flambée des prix de la viande rouge, qui ont dépassé les 100 dirhams/kilo sur certains marchés marocains.
A cet égard, Khalid Karamo, vétérinaire et membre du bureau de l’Ordre national des vétérinaires (ONV) au Maroc, a minimisé l’impact de cette maladie sur le cheptel national, affirmant que « les opérations d’importation qui se font en grande partie à partir des pays de l’Union européenne sont soumises aux exigences d’un cahier des charges strictes, alors que l’état sanitaire du troupeau de chaque pays n’appartient qu’à lui », a-t-il précisé.
Dans une déclaration à Hespress, le vétérinaire a souligné que « le cahier des charges dont les services centraux et régionaux de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) veillent à son application prévoit la réalisation régulière d’analyses périodiques au niveau des différents passages frontaliers (en particulier Tanger et Casablanca) ».
« Chaque troupeau de vaches importées de l’étranger doit respecter une période d’isolement sanitaire vétérinaire légalement définie, période à laquelle elles seront éloignées de tout processus de vente, d’achat ou d’abattage », a souligné le vétérinaire Khalid Karamo rappelant ainsi l’engagement du Maroc à mener des campagnes de vaccination tous les six mois pour le cheptel national de vaches, surtout à l’approche de l’Aïd al-Adha.
Concernant les mesures prises au niveau national, le vétérinaire a souligné qu’il existe une coopération entre les filières de production laitière et celles liées à la production de viande rouge, soulignant que « la fièvre aphteuse est une maladie qui cause de grandes pertes dans les deux filières ». Le professionnel précise que le Maroc suit la situation mondiale de très près à travers les bulletins périodiques d’épidémies animales, en décidant également de multiplier les barrières tout en intensifiant la surveillance nationale grâce aux efforts des vétérinaires du secteur privé qui ont l’obligation de déclarer tout cas suspect.
« Généralement, les opérations de surveillance, de vigilance et de contrôle sont menées régulièrement et de manière réfléchie au niveau des points frontaliers et d’importation, puis à travers les visites de terrain dans les lieux d’élevage, ainsi que les mesures prises au niveau des abattoirs avant l’abattage », affirme ce membre du Conseil national de l’Ordre national des vétérinaires du Maroc.
La dernière vague de fièvre aphteuse détectée au Maroc faisait état de quelques foyers en 2019, a rappelé le vétérinaire rassurant une nouvelle fois l’opinion publique sur la question, « bien qu’il s’agisse d’une maladie qui se propage largement dans le cheptel bovin en Algérie, ce qui exige un renforcement de la ceinture immunitaire aux frontières orientales », a-t-il prévenu.
Il est à noter que « le virus de la fièvre aphteuse peut être présent dans toutes les sécrétions du bétail infecté ». De plus, ces animaux respirent une grande quantité de gouttelettes virales. Le signe clinique typique est des cloques (ou vésicules) sur le nez, la langue ou les lèvres, à l’intérieur de la cavité buccale, entre les orteils, sur les sabots, sur les mamelons ou aux points de pression sur la peau.
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