Les enseignants diplômés manifestent à Rabat pour accords non honorés

La coordination nationale des enseignants titulaires de diplômes a organisé ce lundi 6 janvier un sit-in devant le ministère de l’Education nationale, à Rabat, accompagné d’une grève de 48h, les 6 et 7 février, pour protester contre le non-respect par le gouvernement de ses engagements, malgré l’accord d’étape signé le 18 janvier 2022 avec les syndicats les plus représentatifs du secteur. Le point.

L’accord d’étape signé le 18 janvier 2022 entre le gouvernement et les cinq syndicats d’enseignement les plus représentatifs devait constituer un prélude à la réforme du système d’éducation et de formation, selon le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa.

D’après le ministre, cet accord « a laissé la porte ouverte au dialogue avec de nombreux groupes », ajoutant que « des rencontres sont prévues afin de trouver des solutions innovantes aux problèmes soulevés », notamment plusieurs dossiers revendicatifs prioritaires, à savoir ceux des cadres d’enseignement titulaires de diplômes supérieurs ou de doctorats.

A leur grande surprise, les enseignants titulaires de diplômes qui attendaient depuis un an la mise en œuvre de ladite accord, ont été « choqué » de voir le gouvernement signé un énième accord avec les syndicats, incluant leur dossier revendicatif.

« Nous avons suspendu notre mouvement de protestation depuis un an et deux mois, en attendant que le ministère de l’éducation nationale applique l’accord du 18 janvier 2022. Cet accord a été souligné lors d’une déclaration du porte-parole du gouvernement en présence du ministre de tutelle lors du CG, confirmant que le dossier des enseignants titulaires de diplômes sera résolu au plus tard fin 2022. Nous avons attendu la sortie des décrets et la résolution du dossier, mais on a été surpris que le ministère de tutelle signe un autre accord le 14 janvier 2023, qui contient à nouveau notre dossier « , nous confie Abdelouhab Sehaimi, membre du Conseil national de la Coordination nationale des enseignants titulaires de diplômes .

Dénonçant l’accord du 14 janvier 2023, la coordination nationale a ainsi exprimé au ministère de tutelle son refus de cet accord «  imprégnée de généralités, qui ne fixe pas d’échéancier pour régler les dossiers et qui n’a pas établi de mécanisme pour régler chaque dossier séparément« , précise notre interlocuteur,  » raison pour laquelle nous l’avons considéré comme un accord de manœuvre pour gagner du temps, et non pour résoudre les dossiers en suspens « , a-t-il indiqué.

« Nous ne pouvons pas continuer à signer des accords. Il existe déjà celui du 18 janvier 2022, qu’il faudra donc appliquer avant se diriger vers la signature d’un autre. Aujourd’hui, nous sommes sûres que le ministère de l’éducation nationale veut d’abord gagner du temps, et puis nous enfoncer dans un tourbillon d’accords, qui restent de l’encre sur papier et ne sont jamais appliqués. Après un arrêt de notre mouvement de protestation qui a duré un an, nous avons décidé de reprendre notre lutte pour faire valoir nos droits« , Abdelouhab Sehaimi.

Disposé à envahir les rues jusqu’à la résolution de leur dossier revendicatif, notre interlocuteur a souligné que les enseignants ne sont pas des « fans de manifestations, mais il s’agit plutôt d’une situation qui leur a été imposé« , confirmant leur unique volonté, de voir leur dossier résolu et mettre fin ainsi à leur mouvement.

Concernant le refus des enseignants titulairse de diplômes d’intégrer les notes des élèves dans la plateforme Masar, et les sanctions prévues par le ministère de tutelle à leur égard, Abdelouhab Sehaimi estime qu’il s’agit  » de l’usage du pouvoir de façon arbitraire« .

« Il n’est pas de la mission de l’enseignant d’intégrer les notes dans Masar. Le ministère n’a pas fourni à l’enseignant ni le téléphone, ni la recharge, ni un ordinateur, ni une rémunération supplémentaire, ni même une formation pour faire cette tâche supplémentaire. La mission de l’enseignant est d’enseigner et de faire passer les examens et touche à tout ce qui concerne l’intérieur des classes. Mais pour que l’enseignant ramène son propre ordinateur et recharge internet, c’est la mission de la direction« , s’est-il justifié.

In fine, ce membre du CN de la Coordination a estimé qu’au lieu «  que le ministère fournisse un effort colossal pour sanctionner les enseignants en les poursuivant devant la justice et en touchant à leur salaire« , il appelle cette dernière  » à mettre en œuvre les accords pour lesquels elle s’est engagé à l’intérieur du CG« .

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