
Le poste frontalier Zouj Beghal, un point de passage des cadavres et migrants irréguliers
Alors que les frontières entre le Maroc et l’Algérie sont maintenues fermées à tout passage depuis 1994 par Alger, les barrières du poste frontalier de Zouj Beghal s’ouvrent néanmoins ouvertes pour 3 occasions: Pour expulser des Marocains, expulser des groupes de migrants subsahariens vers le Maroc, ou faire rapatrier les morts, comme ce fut le cas jeudi soir.
Le poste frontalier Zouj Beghal à la périphérie d’Oujda, entre l’Algérie et le Maroc, ouvre singulièrement ses barrières aux événements liés aux processus d’extradition, d’expulsion de migrants ou encore de rapatriement des personnes décédées, avec l’implication des autorités marocaines (pour les extraditions de nationaux et de morts) qui donnent à chaque fois des signaux positifs pour démontrer leur bonne foi.
En novembre 2021, les barrières ont été levées pour permettre aux autorités marocaines de remettre à leurs homologues algériennes, 11 ressortissants algériens ainsi qu’un douzième individu de nationalité étrangère faisant l’objet de mandats d’arrêts internationaux, et ce suite à la demande d’extradition présentée par la justice algérienne et approuvée par la marocaine.
En décembre 2022, le poste Zouj Beghal a rouvert ses portes le temps d’expulser 34 Marocains qui étaient détenus dans les prisons administratives de l’autorité pénale en Algérie. Parmi les personnes détenues dans les prisons administratives algériennes qui ont été expulsées figuraient une femme, deux enfants mineurs et un mineur non accompagné.
Dans la soirée du jeudi 26 janvier 2023, une nouvelle ouverture exceptionnelle des frontières a eu lieu dans le but de rapatrier le corps d’une jeune femme marocaine du nom de Fouzia Bakouch. La défunte est décédée alors qu’elle tentait de migrer vers l’Eldorado européen en octobre 2022 et n’a été enterrée que ce vendredi dans sa ville natale, au cimetière d’Aghbal dans la région d’Ahfir. Il a été ainsi rapporté que le processus de transfert avait été retardé pour des raisons administratives du côté algérien.
De plus, des sources ont rapporté à Hespress que le poste frontalier prévoit une autre ouverture exceptionnelle, ce lundi 30 janvier, dans le but de rapatrier les corps de trois Marocains décédés dans une tentative de traversée irrégulière vers l’Europe.
Rappelons d’une autre part que le nombre de migrants irréguliers en provenance d’Algérie a connu une augmentation significative au cours de ces dernières années, en particulier dans la ville d’Oujda, qui a attiré des groupes importants de migrants subsahariens et soudanais ayant fuit l’Algérie ou ont été expulsés par les autorités algériennes vers le Maroc. La ville de Oujda s’est ainsi transformée en un refuge temporaire pour ces migrants, qui reprennent des forces pour planifier la traversée vers la côte occidentale.
En outre, des dizaines de ces migrants se sont retrouvés dans des situations critiques dans la ville du nord-est. Malades, fatigués, ces derniers reprennent leurs souffles en se réfugiant dans les ruelles poussiéreuses sous un toit en carton ou dans les forêts.
Nombreux risquent de mourir aux frontières orientales du Maroc en raison de la vague de froid intense, qui leur cause de graves problèmes de santé, en plus des contractions tout au long du voyage migratoire qui s’étend sur des années, de graves maladies virales.
Il convient de noter que les autorités algériennes négligent volontairement leur rôle de contrôle des frontières communes dans la région de l’Est, en multipliant les opérations de rafles de migrants irréguliers pour les envoyer vers les frontières marocaines pour affluer vers les villes d’Oujda, Jerada et Fakik, ce qui a poussé plusieurs associations militantes des droits de l’homme à prendre en charge leurs conditions sociales.
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