Hausse du prix du pain : Le soutien ne bénéficierait pas aux concernés
Face à la baisse de la récolte de farine au Maroc et la faiblesse des approvisionnements étrangers, les professionnels du secteur de la boulangerie-pâtisserie ont décidé de se libérer du prix de référence du pain, sous motif que « le pain est libéralisé » et que « les professionnels ont le droit de rechercher une marge bénéficiaire ».
Après la suspension par l’Inde de l’exportation des céréales de bases, le prix du blé a bondi sur les marchés internationaux, marquant ainsi une hausse de l’indice de référence du blé d’environ 5,9 % à Chicago, soit le plus haut niveau en deux mois.
Le Maroc importe annuellement, notamment des États-Unis d’Amérique, de la France, de l’Ukraine et du Canada, entre 60 et 75 millions de quintaux de céréales, dont du blé tendre et dur, de l’orge et du maïs.
Il est prévu que la production du blé tendre, du blé dur et de l’orge au titre de la campagne agricole 2022/2021 diminue de 32 millions de quintaux, soit une baisse de 69 % par rapport à la campagne précédente qui affichait un record de production.
Président du Conseil fédéral de la Fédération marocaine des boulangeries et Pâtisseries, Noureddine Lafif a déclaré à Hespress que « le gouvernement subventionne le blé tendre à l’importation. Mais personne ne garantit son sort ni les types de farine qui en sont extraits », notant que « le soutien profite à tous ».
Dans une déclaration à Hespress, Noureddine Lafif a expliqué son idée en avançant que « le citoyen ordinaire qui achète de la farine dans les épiceries et les espaces commerciaux bénéficie de ce soutien, en plus de certaines usines de biscuits, les pâtisseries et les boulangeries industrielles qui produisent de nombreux types de pains non finis ou encore les magasins de Pizza ».
« Auparavant, on parlait de la farine nationale de blé tendre (FNBT), qui était spécifiée à 100 dirhams par sac de 50 kilogrammes. Cela n’existe plus maintenant, et les boulangeries ne sont pas autorisées à fonctionner avec, vu que ce processus a été dirigé vers des zones spécifiques et certaines catégories fragiles dans certaines zones », a-t-il expliqué.
Ainsi, Noureddine Lafif a rappelé que la Fédération marocaine des boulangeries et Pâtisseries a publié auparavant le « Manifeste de Marrakech », dans lequel elle annonçait la libération du prix de référence du pain, conformément à la loi sur les prix et la concurrence, et conformément au décret de modération de 1988, et compte tenu des hausses successives des produits utilisés dans la fabrication du pain et de l’augmentation de son coût, et des coûts sociaux croissants pour les travailleurs.
Le même professionnel a estimé que « le pain est libéralisé », et que « les professionnels ont le droit de rechercher une marge bénéficiaire, ou au moins de couvrir les dépenses », notant que « le gouvernement garde le silence et le justifie en subventionnant les céréales, alors qu’il s’agit d’un soutien qui va à ceux qui n’y ont pas droit et alourdit le budget de l’État sans que les professionnels concernés n’en bénéficient ».
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