
O’Vert Dose: Pourquoi faut-il se soucier de l’écologie ?
Pour beaucoup de gens, le changement climatique semble abstrait, distant, trop important pour être imaginé. Les mots que nous utilisons souvent pour le décrire – émissions, CO2, méthane, net zéro, anthropique – sont, pour dire les choses simplement, déroutants.
Scepticisme
Il n’y a pas beaucoup de personnes qui se réveillent le matin en se disant : « C’est un grand jour pour une certaine décarbonisation! ». Ces mots deviennent des obstacles plutôt que des passerelles vers la compréhension, et encore moins vers l’intérêt.
Une chose est sûre, les gens ne comprennent pas tout de suite – les émissions de carbone, le zéro net – sont pour la plupart des termes que l’on peut trouver dans un livre de science. Et franchement, pour les non-initiés, la plupart de ces termes ne semblent pas si mauvais. « Deux degrés de plus en 50 ans » ou « 1,2 trillion de tonnes de glace« , cela semble si grave que vous n’arrivez même pas à vous y retrouver. La confusion et le désespoir sont les ennemis de la compréhension.
Un bon test pour le langage est de savoir ce qui vous vient à l’esprit quand vous l’entendez. Si vous entendez un terme comme « changement climatique« , qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ? Eh bien, pour la plupart des gens, la réponse est « pas grand-chose« .
Le changement climatique a beau être plus présent dans les médias qu’il y a quelques années, il continue de souffrir d’un manque de visibilité qu’accompagne un manque de volonté politique. L’attention du public n’est captée qu’à la marge sur une courte période: on entend, on déplore et on passe à autre chose. Le sujet semble moins urgent que d’autres: la montée des populismes, la Russie, Trump, etc.
Dans l’esprit de beaucoup, le réchauffement climatique est un problème relativement lointain qui implique simplement qu’il va faire plus chaud. Mais en fait, les conséquences sont beaucoup plus profondes.
C’est quoi l’écologie
Nous n’avons pas besoin de parler de plus de science, nous parlons de la science depuis plus de 150 ans. Saviez-vous que cela fait 150 ans ou plus, depuis les années 1850, lorsque les climatologues ont découvert que l’extraction et la combustion du charbon, du gaz et du pétrole produisent des gaz qui piègent la chaleur et enveloppent la planète d’une couverture supplémentaire ? C’est depuis ce temps que nous le savons.
C’est quoi le réchauffement climatique
L’homme est présent sur Terre depuis environ 300 000 ans, mais nous n’avons commencé à polluer de la sorte qu’au cours des 60 dernières années. Notre pollution reste dans l’air pendant des milliers d’années, créant une couverture de plus en plus épaisse qui piège la chaleur dans l’atmosphère. Cette chaleur provoque des ouragans plus forts, des incendies plus importants, des inondations plus fréquentes et l’extinction de milliers d’espèces.
Ajouter du CO2 dans l’air, c’est comme jeter une autre couverture sur le lit. Il réduit le rayonnement thermique de la Terre vers l’espace, ce qui entraîne un déséquilibre énergétique temporaire. Il y a plus d’énergie qui entre que d’énergie qui sort, jusqu’à ce que la Terre se réchauffe suffisamment pour renvoyer dans l’espace autant d’énergie qu’elle en absorbe du Soleil.
Le déséquilibre énergétique total est actuellement d’environ six dixièmes de watt par mètre carré. Cela peut sembler peu, mais si on l’additionne à l’échelle de la planète, c’est énorme. Il est environ 20 fois supérieur au taux de consommation d’énergie de l’ensemble de l’humanité. Cela équivaut à faire exploser 400.000 bombes atomiques d’Hiroshima par jour, 365 jours par an. C’est la quantité d’énergie supplémentaire que la Terre gagne chaque jour. Ce déséquilibre, si nous voulons stabiliser le climat, signifie que nous devons ramener le CO2 de 391 ppm, parties par million, à 350 ppm. C’est le changement nécessaire pour rétablir l’équilibre énergétique et empêcher la poursuite du réchauffement.
James Hansen, ex climatologue en chef de la NASA, disait déjà en 2010: « Stabiliser le climat, c’est un devoir moral, c’est une question de justice vis-à-vis des générations futures. Les jeunes gens, et les plus âgés aussi, qui défendent les jeunes et les autres espèces de la création, doivent s’unir en exigeant la mise en œuvre d’une démarche concrète pour protéger notre planète ».
Pourquoi c’est un problème alarmant
À mesure que la Terre se réchauffe, maintenant à cause du CO2 supplémentaire que nous mettons dans l’atmosphère, la glace va fondre, et le CO2 et le méthane seront libérés par le réchauffement des océans et la fonte du pergélisol.
Le point important est que nous aurons lancé un processus qui échappe au contrôle de l’humanité. Les calottes glaciaires continueraient à se désintégrer pendant des siècles. Il n’y aurait pas de littoral stable. Les conséquences économiques sont presque impensables. Des centaines de dévastations semblables à celles de la Nouvelle-Orléans dans le monde. Ce qui pourrait être plus répréhensible, si le déni climatique se poursuit, c’est l’extermination des espèces.
En fin de compte, il n’est pas nécessaire d’être un écologiste libéral pour se préoccuper du changement climatique. Il suffit d’être un humain vivant sur cette planète. Car où que nous vivions, le changement climatique nous affecte déjà aujourd’hui. Si nous vivons le long des côtes, dans de nombreux endroits, nous assistons déjà à des « inondations dues à des jours ensoleillés« .
Si nous vivons dans l’ouest de l’Amérique du Nord, nous constatons que les incendies de forêt touchent des surfaces beaucoup plus importantes. Si nous vivons dans de nombreuses régions côtières, du golfe du Mexique au Pacifique Sud, nous constatons que les ouragans, les typhons et les cyclones sont plus puissants, sous l’effet du réchauffement de l’océan. Si nous vivons au Texas ou en Syrie, nous voyons le changement climatique amplifier nos sécheresses, les rendant plus fréquentes et plus graves. Où que nous vivions, nous sommes déjà affectés par le changement climatique.
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