
Présidence tournante UE : Emmanuel Macron passe la main sur un bilan mitigé
Le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron qui assumait la présidence française de l’Union européenne (UE), au cours des six mois qui a pris fin ce jeudi 30 juin a passé la main hier, jeudi (soir) à la République tchèque et à son Premier ministre Petr Fiala.
Quelques partenaires ont salué son activisme, mais en général, les Français se disent partagés sur le bilan d’Emmanuel Macron à l’issue de ce mandat, que d’aucuns déclarent sans peur et sans reproche qu’il s’est achevé sur un bilan exécrable. Aucune des priorités qu’Emmanuel Macron avait avancées pour signaler qu’il saurait marquer de son empreinte la construction européenne ne s’est initialement concrétisée durant cette période de six mois. Ce sont, cependant 130 accords d’entérinés par le président Macron. La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a estimé que « l’Europe sortait de la “présidence française“ plus forte, plus souveraine et, je crois, plus unie ».
Mais ce n’est pas le cas des Français qui selon un sondage de l’institut Viavoice pour France Médias Monde, France télévision et Radio France, ont eu un avis plus mitigé et ont perçu le bilan d’Emmanuel Macron à la présidence de l’UE autrement à 39 % contre 34 % pour (28 % ont préféré taire leur avis). On lui reproche, en effet, d’être en échec sur tous les dossiers, et principalement sur celui de « l’Europe de la défense », sur lequel il avait pourtant beaucoup misé en disant que c’était son dossier numéro. C’est d’ailleurs sous son mandat qu’a éclaté le conflit en Ukraine. Un imprévu qu’il n’a jamais pu gérer et qui lui aura bousculé son programme plus de quatre mois sur les six passées à la présidence de l’UE. Cela s’est répercuté sur les élections et présidentielles et législatives tant il ne savait plus où donner de la tête.
Elu par défaut président de la République française, il court toujours après une majorité pour gouverner, perturbé en cela par la Nupes et le RN qui lui ont coupé l’herbe sous les pieds. Voilà pour l’Hexagone. Quant à l’Europe, le politologue et journaliste éditorialiste, basé à Paris, Mustapha Tossa estime que le bilan d’Emmanuel Macron, « se limitait à la gestion de la guerre Russie-Ukraine et que le sujet n’était plus d’actualité ». Le président français s’est plutôt consacré à donner des gages à l’atlantisme aux dépens de l’UE et que cette dernière ne se concevait désormais plus que comme une annexe du Pentagone. Sa stratégie, « la nécessité de ne pas humilier la Russie », lui a énormément coûté. Il a été impitoyablement recadré en cela, notamment par Berlin qui sur les actes a annoncé une dotation exceptionnelle de 100 milliards d’euros à l’armée fédérale allemande.
Dans l’affaire, c’est Joe Biden et le lobby de l’armement des Etats-Unis qui en apparaissent comme les principaux bénéficiaires. En effet, Lockheed Martin va fournir 35 chasseurs bombardiers furtifs F35, chargés de permettre à l’Allemagne de remplir sa mission dite de participation nucléaire -transport sur zone de bombes atomiques des Etats-Unis- sur ordre de Washington et de l’Otan « en cas de nécessité ». En outre, Boeing va livrer quelque 60 hélicoptères de transport géants Chinook à la Bundeswehr. Quant aux Européens, ils ne se voient gratifier de rien. Seule consolation pour Emmanuelle Macron, dans ce bilan de six mois de présidence française, “le dossier d’un Smic “européen déposé sur la table par l’Élysée. Mais bien peu
Sinon aucune des priorités émises pour marquer la construction européenne ne s’est finalement concrétisée sous son mandat. La présidence française s’est rapidement retrouvée en première ligne sur le front diplomatique, emplafonnée par le conflit de l’Ukraine. Il s’est certes rangé sans faille du côté du président ukrainien Volodymyr Zelensky et a encouragé les livraisons d’armes à Kiev, mais en parallèle, Emmanuel Macron a également plaidé pour le maintien du dialogue avec la Fédération russe.
Cette position d’équilibre a souvent été critiquée parmi les 27 membres de l’UE qui attendaient plus de fermeté de sa part. Une attitude approuvée cependant par 61 % des Français, selon le sondage Viavoice. C’est là, l’illustration du paradoxe à la Française. Au premier tour de l’élection présidentielle française, les partisans d’un rejet de l’Union européenne (UE) avaient pourtant obtenu une majorité absolue de voix.
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