
Immigration illégale : Le Maroc dépense dix fois plus que ce qu’il reçoit de l’UE
Le Maroc combat l’immigration illégale vers l’Europe depuis des décennies, avec l’aide financière de l’UE. Cela dit, ce que dépense le Maroc pour lutter contre cette immigration clandestine et dix fois plus de l’aide accordée par l’UE.
Ainsi, l’UE soutient le Maroc dans la lutte contre l’immigration illégale à hauteur de 15 millions d’euros par an (250 millions d’euros pendant 15 ans). Cependant, le Maroc dépense quelque un demi-milliard d’euros par an comme souligné par le coprésident de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, Lahcen Haddad.
Dans une lettre adressée à ses homologues du Parlement européen au sujet de l’assaut du 24 juin à la clôture séparant les villes de Nador et Melilla, Lahcen Haddad a haussé le temps, en comparons ce que reçoit le Maroc comme aide et ce qu’il dépense pour stopper les migrants, notant qu’il est temps de revoir les partenariats et les politiques de voisinage en ce qui concerne la lutte contre l’immigration clandestine.
Dans ce sens, les membres marocains de la commission parlementaire mixte Maroc-UE ont bien précisé dans cette lettre adressée par Haddad que le Maroc a servi depuis des décennies comme garde-fou de l’Europe contre les flux migratoires clandestins en utilisant ses propres ressources, notamment humaines.
En effet, les députés ont rappelé que les forces marocaines s’efforcent à surveiller leurs frontières terrestres et maritimes extérieures pour empêcher les entrées illégales dans le pays et intérieures pour empêcher les traversées illégales vers l’Europe.
Il s’agit de garder et surveiller 3.500 kilomètres de mer et 3.400 kilomètres de frontières terrestres, a insisté Lahcen. Haddad précisant que malgré la taille du défi, les success-stories ne manquent pas. Il cite ainsi le démantèlement de 1.300 réseaux sur les cinq dernières années seulement à savoir 256 en 2021 et 100 jusqu’en mai 2022.
Mais pas que ! Le coprésident de la commission Maroc-UE a également évoqué les 360.000 tentatives de migration illégale et plus qui ont été contrecarrées depuis 2017, soit 63.000 en 2021 et 26.000 jusqu’en mai 2022.
Un travail énorme et un succès palpable qui ne doivent pas, selon Haddad, être ternis par des événements tragiques comme le récent assaut violent de quelque 2.000 migrants au niveau de Nador et Melilla, soulignant que le Maroc n’est pas seulement une source de migration et de transit, mais aussi une terre d’accueil.
Il a dans ce sens rappelé que depuis 2013, le Maroc a adopté une politique de légalisation des migrants illégaux qui s’est traduite par la légalisation des cas de 50.000 migrants, en plus des quelque 12.000 étudiants subsahariens qui étudient dans les universités marocaines, dont 90 % vivent de bourses accordées par le gouvernement marocain.
À cet égard, Lahcen Haddad a estimé dans sa correspondance qu’il est grand temps de repenser les partenariats et les politiques de voisinage dans la lutte contra l’immigration illégale afin de travailler vers une approche plus durable et bénéfique pour les deux partenaires et d’une migration qui protège les frontières et les souverainetés nationales tout en ouvrant raisonnablement les portes à un mouvement légal et durable des personnes entre les pays du Nord et du Sud.
La coprésident de la commission a donc assuré que la prospérité partagée est la clé de ce nouveau modèle de politique de voisinage entre l’Europe et ses partenaires du Sud, rappelant l’assaut du 24 juin, avant de souligner que ces « mafias de la migration », comme qualifiées par le chef du gouvernement espagnol, sont des groupes organisés qui exploitent les aspirations des migrants africains en quête d’une vie meilleure, pour servir leurs desseins de traite d’êtres humains, relevant que ces événements tragiques marquent un énorme changement dans les méthodes utilisées par les réseaux de trafic d’êtres humains, d’immigration clandestine et de crime organisé pour emmener de manière illégale le maximum de migrants à Melilla.
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