
Une Commission du CNDH sur les lieux de l’assaut de migrants
Une commission d’information mandatée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a inspecté les lieux des événements tragiques de la frontière entre Nador et Melilla survenus vendredi 24 juin où près de 2.000 hommes ont lancé un assaut contre les forces de l’ordre et la frontière de Melilla pour entrer de force sur le territoire espagnol.
La commission est constituée de 5 membres du CNDH, à savoir Mohamed Amarti, coordinateur de la mission et président de la CRDH de l’Oriental, Mohamed Charef, président de la CRDH Souss-Massa, Abderrafie Hamdi, directeur du suivi et de la protection des droits de l’Homme au CNDH, Dr. Adil Sehimi, médecin et membre de la CRDH de l’Oriental, et Malika Daoudi, également membre de la Commission régionale orientale.
Elle a été constituée pour effectuer une « mission de reconnaissance », au niveau e la clôture frontalière entre Melilla et les environs de Nador, pour mieux comprendre les événements ayant conduit à la mort d’une vingtaine de migrants subsahariens, en majorité soudanais et sud-soudanais.
En effet, 23 personnes ont trouvé la mort dans les bousculades et les heurts entre migrants qui cherchaient à entrer de force vers la ville de Melilla. Pas moins 76 autres ont été blessés, tandis que plus de 140 membres des forces de l’ordre marocains déployés pour empêcher l’assaut sur Melilla, ont été blessés par les migrants.
Ces derniers, étaient organisés, et munis d’armes tranchantes, et selon plusieurs sources officielles et marocaines, dont l’ambassade du Maroc à Madrid ainsi que le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, ces groupes de migrants faisaient partie d’un gang organisé, une mafia dont les pratiques se rapprochent à celles de milices.
Les images à la fin de l’assaut sur la clôture en fer décrit par la guarde civile espagnols d’ »opération d’une violence extrême », ont montré plusieurs tas d’armes blanches, de bâtons, de machettes et autres outils tranchants, utilisés par le groupe de migrants qui était préparé à affronter les forces de l’ordre marocaines ou espagnoles, prêts à intenter à leur vie pour forcer leur passage vers l’Espagne.
La délégation qui effectue une mission de reconnaissance dans la ville de Nador et ses alentours, mène cette tournée «à la suite des événements tragiques et violents, après les tentatives de centaines de migrants de traverser la clôture, entraînant la mort de 23 personnes, la blessure de 76 des migrants et de 140 des éléments des forces marocaines, selon les dernières données disponibles», a indiqué le CNDH dans un communiqué.
Les experts mandatés sont déjà allés voir la morgue pour s’assurer que les corps des victimes n’ont pas été enterrés comme l’ont fait croire certaines parties.
Ils se sont ensuite dirigés vers les hôpitaux de la région dont celui de la ville de Oujda pour voir l’état des blessés et s’est ensuite dirigé vers les lieux de l’assaut pour mieux comprendre la situation sur place, et comment l’opération s’est déroulée et dans quelles conditions.
« Nous devons nous mettre à la place des forces de sécurité espagnoles (…) et des forces publiques marocaines », qui ont subi de graves dégâts à la suite de cette violente attaque, a souligné le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, rappelant qu’au cours des 12 derniers mois, « au moins huit attaques violentes ont été orchestrées par des mafias au niveau de la clôture métallique à Nador, avec des personnes armées, utilisant des crochets, des bâtons, des couteaux et des haches ».
« Le Maroc, comme pays de transit, souffre du problème migratoire illégal, et nous devons l’aider à gérer les mafias de la traite des êtres humains et à contrôler les flux migratoires », qu’il se retrouve à affronter seul, a affirmé Sanchez, qui était l’invité de l’émission « Hoy por Hoy » de la radio « Cadena Ser ».
Si plusieurs sources sur places et officielles ont conclu que le groupe de migrants était organisé comme des milices, plusieurs questions restent en suspens, notamment d’où venaient-ils? Pourquoi sont-ils tous de la même nationalité? quelle était leur motivation? Et comment se sont-ils procuré ces armes et autres outils?
Une certaine thèse soulevée par la presse espagnole mais aussi par le Maroc, indique que le groupe serait entré par la frontière algérienne. Cette thèse se tient, étant donné que jamais dans l’histoire de la migration au Maroc, une opération d’entrée illégale ne s’est faite avec autant de violence et autant d’organisation armée chez les migrants.
Une Commission du CNDH sur les lieux de l’assaut de migrants Hespress Français.