Covid-19/Maroc : Tout sur le BA.2 et BA.5, à l’origine de la reprise épidémique

On l’avait un peu oubliée, Dame Covid se rappelle à nos bons souvenirs et refait surface d’une nouvelle vague qui nous promet prochainement quelques pics. Omicron est bel et bien présent dans le Royaume avec les variants BA.1 et BA.2 ainsi que le BA.5 particulièrement transmissible et en voie de devenir quasi majoritaire aujourd’hui. L’un des grands spécialistes en la question, le Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé, a bien voulu faire part, à Hespress.fr, d’un décryptage de la situation.

« Depuis déjà quelque semaines, nous n’avions eu de cesse d’alerter quant à la situation à la propagation du virus et à la multiplication des cas de contaminations qui nous ont plongés dans une vague dont les causes sont le relâchement de la vigilance de la population qui a pensé prématurément à une sortie de crise, les déplacements, l’immunité collective qui baisse », affirme le spécialiste.

En janvier et février les infections d’Omicron avaient pour cause le variant BA.1 puis à partir de mars le BA.2, beaucoup plus transmissible lui a emboité le pas, actuellement c’est le BA.5 qui commence à régner sur la scène sanitaire au Maroc ». Voilà pour le décor planté.

Et le Dr Hamdi de poursuivre : « Nous avons dans notre pays une immunité hybride, c’est-à-dire post-vaccinale, et post-infectieuse (mélange d’immunité vaccinale et d’immunité acquise après une contamination) qui nous protège. Sauf qu’avec le temps ses effets déclinent et deviennent moins conséquents et les personnes atteintes ou contaminées peuvent tomber malades de la Covid sous différentes formes de gravité et étendue. Bref, en d’autres termes nos deux variants actuels se baladent comme ils veulent grâce au vieillissement de notre immunité ».  

Nous sommes actuellement dans une nouvelle vague qui monte en puissance et les régions du Maroc sont en train de passer du vert à l’orange puis au rouge et dans les jours qui viennent toutes passeront à cette dernière couleur. Et pour cause, plusieurs évènements à venir constituent des vecteurs idéaux pour la propagation de la maladie sous ses différentes formes. Le chercheur en politique et systèmes de santé énumère quelques exemples à travers, les déplacements en cette période estivale où les jours sont plus longs, de l’Aïd El Adha (visite familiale), les vacances scolaires, le tourisme… « autant d’évènements, dit-il, propices aux rassemblements et favorisant la circulation des gens et donc de la contagiosité au regard du relâchement des mesures que l’on constate de plus en plus manifeste ».

Le Docteur Hamdi est certain que « dans les jours à venir ou dans la semaine il y aura un premier pic celui du BA.2 actuellement dominant cela ne fait aucun doute ». Il sera suivi d’un second pic provoqué celui-là par le variant BA.5 dans la foulée vers mi-juin en pleine période de l’Aïd et des rassemblements. La descente ne sera amorcée que vers la fin du mois de juillet début août. C’est là une projection quoique personnelle qui est tout à fait tangible. C’est que BA.5 qui remplace progressivement le BA.2 au Maroc se propage mieux à la faveur du vieillissement de notre immunité, et le fait plus rapidement que le BA.2, car ils bénéficient d’un double avantage de contagiosité et d’échappement immunitaire. Le sous-variant d’Omicron BA.5 induira donc une vague plus tôt que BA.2 ne l’aurait fait. Le BA5 est de plus en plus dominant dans le monde, plus contagieux que le BA2, se diffuse rapidement et échappe à l’immunité post-vaccinale, ses symptômes durent plus longtemps favorisant ainsi une recrudescence de nouveaux cas dans les semaines qui viennent ».

Le Chercheur en chercheur en politiques et systèmes de santé nous décrit les symptômes de ce variant à cinq sous-lignages dont il soupçonne une plus grande dangerosité, « Ses symptômes (fatigue, mal de gorge, toux, nausées, vomissements, vertige, nez qui coule, perte d’odorat et de goût…), au lieu de la moyenne de 4 jours de ses petits frères, durent plutôt de 7 à 10 jours, et donc, il contamine plus longtemps ».  

Cependant, le Dr Tayeb Hamdi précise que pour l’heure les données accumulées dans plusieurs pays n’ont pas observé d’augmentation de la sévérité associée à BA.5: « Rien n’indique actuellement un quelconque changement de gravité » pour des cas infectés par BA.5 par rapport aux autres sous-lignages d’Omicron. « Nos systèmes de santé ne seront pas menacés et on ne risque pas d’avoir d’impacts terribles quant aux états graves et décès. Surtout si les plus de 60 ans et les personnes aux maladies chroniques ont reçu leurs trois doses. Il y aura certes des décès, mais moins qu’avant ».

Les deux pics peuvent ainsi passer sans dégâts significatifs, rappelle le Dr Hamdi qui insiste sur la vigilance, la précaution, les gestes barrières et les vaccins (3 doses) surtout pour les personnes vulnérables (+60 ans et maladies chroniques). Le « special care » du Dr Hamdi sera réservé aux personnes « très vulnérables » celles très âgées (80 ans) et ayant plusieurs pathologies et qui malgré les trois doses reçues sont fragilisées par leurs handicaps (cancer, insuffisance cardiaque, greffe d’organe, dialyse rénale…). « Ils risquent de subir les formes graves de la maladie car trois ou quatre mois après, la troisième injection n’a plus d’effet immunitaire. Il faut leur offrir le droit à une quatrième dose pour les protéger », explique-t-il.

Enfin, il insistera qu’en plus des vaccins, la vigilance et les gestes barrières sont de rigueur pour se protéger et protéger les autres, la solidarité sanitaire est ainsi faite. « Les masques doivent être portés à titre de protection personnelle et de celles de nos proches plus vulnérables tout comme le respect de la distanciation sociale surtout en ces fêtes où les visites de famille favorisent la promiscuité ».

Covid-19/Maroc : Tout sur le BA.2 et BA.5, à l’origine de la reprise épidémique Hespress Français.

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