
Sit-in et grève des étudiants en médecine : Miraoui trouve cette escalade « incompréhensible »
Après avoir exprimé leur refus de l’intégration des étudiants marocains d’Ukraine, la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie du Maroc passe à l’escalade et prévoit une descente à Rabat, demain, 29 juin, en plus d’une grève nationale des stages le 5 juillet prochain.
La dernière escalade des étudiants en médecine remonte à 2019, lorsque les futurs médecins, dentistes et pharmaciens, ont décidé de se lancés dans un mouvement de grève et de boycott des cours magistraux, TP – TD et stages médicaux qui a durée plus de 8 mois en plus du boycott des examens.
À l’époque, ils refusaient que les étudiants des facultés privées (ce qu’on appelle les fondations) passent leur concours d’internat au sein des CHU publics du Maroc en raison des nombreux déséquilibres que connaissent les facultés publiques en médecine et les CHU notamment le manque de terrain de stages, de professeurs, ou encore de poste de spécialité pour tous.
Cette fois, les futurs médecins (généralistes, dentistes, pharmaciens) optent à nouveau pour l’escalade pour pratiquement les mêmes raisons à savoir la formation et les stages de terrain ainsi que le volet pédagogique pour l’enseignement de la médecine.
Dans un communiqué, la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie du Maroc a critiqué « le cahier de contrôle pédagogique qui encadre le troisième cycle des études de médecine, ainsi que l’effroyable surpeuplement que connaissent les terrains de formation hospitaliers ».
« Au lieu de prendre des décisions visant à étendre les terrains de formation des hôpitaux et à améliorer la qualité de la formation médicale et pharmaceutique, l’unilatéralisme persiste en plus de mener des politiques qui menacent le secteur de la santé du pays via des décisions destructrices », a déploré la Commission.
La même Commission a estimé que la réduction de la durée de formation de sept à six ans suscite « de nombreuses inquiétudes quant à la qualité de la formation, principalement au regard de la qualité du diplôme et de son internationalité et les conditions de formation en sixième année, qui doit être détaillé ».
De même, les étudiants en médecine au Maroc ont renouvelé leur rejet de la démarche d’intégration des étudiants marocain d’Ukraine, la jugeant impossible à réaliser en raison de la menace directe qu’elle représente sur la qualité de la formation des étudiants en médecine.
En réponse à cette escalade des futurs médecins, Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, a qualifié la grève annoncée « d’incompréhensible », regrettant l’affrontements en cours avec les étudiants marocains d’Ukraine et l’incompréhension des étudiants locaux pour leur situation exceptionnelle.
« Le ministère travaille à trouver une solution pour les étudiants venant d’Ukraine, et l’opinion publique est également sollicitée pour convaincre les étudiants marocains de la nécessité d’interagir avec cette catégorie », a confié le ministre dans une déclaration à Hespress rejetant la position des futurs médecins de leur part.
Pour le ministre, les étudiants marocains en médecins sont « devenus des administrateurs et des pédagogues qui parlent de sujets loins de leur spécialisation et de leurs études ». Miraoui s’est donc posé la question de « pourquoi alors ce refus » estimant qu’il y a « quelque chose qui cloche ».
Ainsi, Miraoui a confié à Hespress que son département travaillait pour proposer un concours aux étudiants marocains d’Ukraine pour qu’ils puissent intégrer l’université publique marocain relevant ainsi « le principe de mérite qui est disponible ».
« La porte du dialogue est toujours ouverte avec les étudiants, et le problème de ceux qui viennent d’Ukraine est plus important que tout le monde (…) Est-ce qu’on a demandé aux étudiants de Bulgarie ou de Roumanie de rentrer ? Non. Mais on est dans une situation de guerre, ce qui nécessite un traitement exceptionnel », a affirmé Miraoui.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Innovation et de la Recherche scientifique a évoqué la possibilité de « politiser la grève » des futurs médecins vu que « les raisons ne sont pas comprises », soulignant le besoin du Maroc en médecins face au défi de la généralisation de la protection sociale, rappelant que l’année prochaine verra une augmentation du nombre d’étudiants en médecine de 20 %.
Concernant les problèmes de stages, Miraoui a déclaré que « le ministère de la Santé essaie de gérer le dossier, et le dialogue est ouvert avec le secteur privé, ainsi que les cliniques », appelant à la nécessité de comprendre les contextes et d’invoquer l’intérêt public pour tous.
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