
Coronavirus: Les nouveaux variants BA.2 et BA.5 menacent d’un pic dans les jours à venir
Si l’on se fie aux chiffres publiés par le ministère de la Santé et de la Protection sociale, les contaminations à Dame Covid ont plus que doublé ces derniers jours tandis que, le nombre de tests de dépistage de la Covid-19 n’a de cesse d’augmenter, dans le même temps. Sont-ce là les prémisses d’une nouvelle vague de l’épidémie ou de nouveaux pics? Les réponses avec Dr Tayeb Hamdi.
Ce pas a eu vite fait d’être franchi par le Dr Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé, qui sollicité par Hespress FR, s’est projeté vers un horizon, plutôt préoccupant quant à ce qui se dessine au regard des scénarii possibles.
« Nous sommes effectivement dans une vague dont les causes sont le relâchement de la vigilance de la population, les déplacements, l’immunité qui baisse au regard de l’ancienneté de la date des injections vaccinales (plus de six mois) ou d’une infection à Omicron… mais, la cause la plus significative c’est surtout le BA.2, beaucoup plus transmissible que son ainé le BA.1 ».
Et Dr Hamdi de nous expliquer: « En janvier et février dernier, nous étions sous le jouc du variant BA.1 et puis vers la fin du mois de mars nous sommes passés sous celui du BA.2. C’est le variant dominant actuellement au Maroc et depuis fin avril dernier il règne pour ainsi dire, en maître absolu sur le paysage sanitaire ce qui explique cette courbe épidémique exponentielle dans notre pays ».
« A mon avis nous sommes près d’un premier pic, parce qu’il y aura un deuxième avec le variant BA.5 qui se faufile de plus en plus. Mais revenons au BA.2 majoritaire actuellement et dont on prévoit le pic dans une dizaine à une vingtaine de jours maximum », a déclaré le médecin dans ses prévisions.
Le chercheur en politiques et systèmes de santé poursuit en indiquant que « bien des ingrédients sont réunis pour ce faire, l’Aïd El Adha, les vacances, les déplacements, le tourisme, les réunions comme les matches de football etc… Passé cette période nous aurons à faire face au second pic dû au variant BA.5 qui est déjà sur le sol marocain qui deviendra majoritaire dans trois, quatre ou cinq semaines ».
L’expert souligne que cela veut dire que « nous aurons une vague un peu longue (une vague sévit jusqu’à huit semaines pour chacun de ces deux variants) et il faut s’attendre donc, à plus de huit semaines et à une vague à deux pics ».
A la question de savoir si cela prêtait à inquiétude, le chercheur répond « le nombre de la hausse des cas n’inquiète pas tellement, ce qui préoccupe ce sont les effets et les cas graves. Or la relation mathématique qu’il y avait avant entre la hausse des cas et les décès n’est plus grâce à l’immunité collective acquise de la population.
Il y a certes des décès mais moins qu’avant à preuve l’Afrique du Sud et le Portugal (moindre car la population est vieillissante) qui sortent d’une vague menée par les nouveaux variants BA.4 et BA.5 d’Omicron.
« Au Maroc, les systèmes de santé ne sont pas menacés et on ne risque pas d’avoir d’impacts terribles quant aux états graves et décès. Surtout si les plus de 60 ans et les personnes aux maladies chroniques ont reçu leurs trois doses », a-t-il indiqué.
Ils peuvent ainsi passer sans dégâts significatifs, ces deux vagues dont la seconde sera plus importante que sa devancière rappelle le Dr Hamdi qui insiste sur la vigilance, la précaution et les gestes barrières.
En cette période estivale nous dira-il encore, « il est vrai que les espaces sont aérés et moins fermés et les gens sont plutôt dehors ce qui réduit les contaminations. Sauf que nos tempéraments en bons Méditerranéens lors de manifestations festives (Aïd, mariages, rencontres familiales et autres) ne permettent pas tant le respect de la distanciation sociale (accolades, embrassades…). Ce qui fait que ce que nous gagnons d’un côté en étant vigilant on le perd de l’autre en se laissant aller ».
Et le mot de la fin du Dr Hamdi le réservera aux personnes “très vulnérables“ « celles très âgées (80 ans) et ayant plusieurs pathologies et qui malgré les trois doses reçues sont fragilisées par leurs handicaps (cancer, insuffisance cardiaque, greffe d’organe, dialyse rénale…) et qui risquent de subir les formes graves de la maladie car trois ou quatre mois après, la troisième injection n’a plus d’effet immunitaire. Il faut leur offrir le droit à une quatrième dose pour les protéger ».
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