
RAM: Redécollage de l’activité malgré quelques turbulences en perspective
L’optimisme, après deux ans et demi où Dame Covid a régné de tout son soul, est de rigueur chez les compagnies aériennes dont beaucoup s’attendent à réduire leurs pertes. Nombre d’entre-elles aspirent à revenir dans le vert en 2023, à la faveur d’une forte reprise de la demande des passagers, déjà constatée.
Cependant il est un hic, à travers « des défis en termes de coûts, en particulier le kérosène, et des restrictions persistantes dans certains marchés-clés », a remarqué le directeur général de de l’Association internationale du transport aérien (IATA), Willie Walsh, cité dans un communiqué.
En effet, le conflit de l’Ukraine et les sanctions contre Moscou ont fait grimper les prix des hydrocarbures vers des sommets. Le carburant va représenter en 2022 quelque 24% des coûts des compagnies, contre 19% en 2021, selon l’IATA. C’est le cas de notre compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) qui se trouve de par ces faits dans cette perspective.
Le secteur aérien à travers le monde devrait encore perdre 9,7 milliards de dollars cumulés cette année, mais il s’agira d’une « énorme amélioration » après les 137,7 milliards perdus en 2020 et les 42,1 milliards en 2021, a souligné, l’IATA qui fédère la grande majorité des compagnies aériennes du monde entier et qui tient son assemblée générale annuelle à Doha.
« La rentabilité au niveau du secteur en 2023 paraît à portée de main, alors que (les compagnies) en Amérique du Nord devraient dégager un bénéfice de 8,8 milliards de dollars dès 2022 », a signifié l’Institution dans un communiqué à l’occasion. Qu’à cela ne tienne ! la reprise devrait avoir pour conséquence « de voir le nombre de passagers atteindre 83% du niveau d’avant la pandémie » cette année, a assuré l’organisation.
La RAM ne fait pas exception à cette situation et se relève petit-à-petit de cette crise grâce notamment, à une forte demande de déplacement “de et vers le Royaume“, surtout en cet été et ce grâce à la levée des restrictions de mouvement sur la plupart des marchés dont le Maroc justement (annulation de l’obligation du test PCR).
La compagnie nationale nourrit en l’occurrence des espoirs d’une reprise heureuse dans un proche avenir nous dit-on au sein de la RAM. Aussi, malgré toutes les infortunes qu’elle a subies, l’optimisme est de mise dans le Groupe “Ailes du Maroc“ et pourtant ce ne sont pas les accrocs, chemin faisant, qui viendront à manquer au regard d’une conjoncture encore bien ingrate.
La hausse du carburant par exemple est un de ces facteurs à pourrir la vie à nos gens du ciel et son impact est d’autant plus significatif que c’est le kérosène, par rapport aux autres hydrocarbures qui subit le plus les méfaits de l’augmentation.
D’où des retombées sur des prix de transport à la hausse. « Mais c’est général et les prix restent sensiblement les mêmes pour toutes les compagnies concurrentes » nous a-t-on dit. Par ailleurs, la compagnie nationale peut s’appuyer sur son dynamisme légendaire pour combler le vide d’une flotte réduite afin de remonter la pente et effacer ou tout au moins limiter les effets de la crise. On s’en souvient au plus fort de la crise, la RAM, à contrecœur, s’était soulagée de six de la soixantaine de ses avions et mis fin à des contrats de location.
« Nous avons dix avions de moins qu’en 2019. Donc, une capacité moindre mais avec plus de productivité et d’efficacité grâce notamment à nos équipages et nos équipes sur le terrain », a déclaré dernièrement au magazine “Jeune Afrique“ le Président directeur général de la RAM, Hamid Addou qui compte bien signer, avant un réel redécollage économique, un contrat- programme avec l’Exécutif pour doubler la flotte de la compagnie nationale. Cette dernière, au demeurant, voit de son meilleur œil, le remplissage de ses avions et espère retrouver ses chiffres d’avant crise, à l’instar des autres compagnies, vers l’horizon 2024. C’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter.
Dame Covid, en passant par-là, ces deux dernières années, a torpillé le secteur aérien, qui a perdu 60% de ses clients en 2020 bien qu’elle soit remontée de 50% des 4,5 milliards de passagers de 2019. En terme de chiffre d’affaires, nous dit l’IATA, les compagnies à chacune son sort, espèrent repartir à la hausse dès fin 2022 vers les 93,3% des niveaux de 2019. Avec 782 milliards de dollars, il s’agira d’un bond de 54,5% sur un an. Cette hausse sera nourrie par les recettes du transport de passagers, qui fera « plus que doubler » sur un an à 498 milliards de dollars, tandis que celles du fret reculeront légèrement à 191 milliards de dollars contre 204 l’année précédente, mais toujours à un « niveau double » de 2019. Le fret faut-il le rappeler a constitué l’un des rares ballons d’oxygène du secteur aérien pendant la crise.
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