Des ONG se soulèvent pour les droits des saisonniers agricoles marocains

L’Organisation euro-méditerranéenne des droits, en collaboration avec l’ONG belge « CNCD-11.11.11 », a lancé une campagne sur la nécessité de respecter les droits fondamentaux des travailleurs migrants. Elle concerne principalement les travailleurs marocains dans les champs espagnols et particulièrement les cueilleurs et cueilleuses de fruits rouges.

Cette campagne est la résultante d’une mission de reconnaissance menée par ces deux ONG dans la ville et province de Huelva, en Andalousie, où près de 100 000 saisonniers et ouvriers agricoles se précipitent chaque année pour cueillir des fruits rouges qui sont vendus à prix d’or dans les « supermarchés européens ».

Dans leur rapport, les deux institutions évoquent « le manque de transparence des contrats, l’exploitation des salaires et les conditions de vie indignes » et précisent que « ces travailleurs saisonniers migrants se regroupent dans des campements temporaires, sans accès à l’eau potable ni aux soins, et restent souvent à la merci d’employeurs peu scrupuleux ».

A Huelva dit le rapport de l’ONG belge, près de 100 000 personnes migrantes saisonnières se pressent chaque année pour cueillir les fruits rouges, dont des fraises, pour garnir les assiettes allemandes, françaises et belges. Sans elles, les ventes de cet « or rouge » voué à l’exportation ne seraient sans doute pas ce qu’elles sont. Et pourtant, ces femmes et ces hommes paient cher leur ticket d’entrée sur le vieux continent.

Venant pour la plupart d’Afrique subsaharienne, du Maghreb ou d’Amérique latine, ces travailleurs et travailleuses peinent à voir leurs droits fondamentaux respectés. Dans un secteur en proie à des aléas climatiques sans cesse plus violents et aux exigences des marchés internationaux, ces personnes sont cantonnées au rôle de variable d’ajustement sans aucune considération pour leurs droits.

Les femmes, majoritairement marocaines, (12.000 arrivées depuis janvier 2022) qui, chaque année, font la récolte dans le cadre de contrats saisonniers négociés entre l’Espagne et le Maroc, viennent récolter avec des contrats saisonniers. Bien que ces contrats soient légaux, ils sont sujets à violation.

Les deux organisations ont indiqué que « ce système d’exploitation d’une autre époque nécessite une reconsidération globale, non seulement à Huelva, mais dans toute l’Europe, où nombreux sont les droits violés, et où les pénuries de main-d’œuvre et l’utilisation de main-d’œuvre étrangère font craindre que de tels abus ne s’aggravent ».

Le rapport souligne de même que « l’Union européenne doit saisir cette opportunité pour adopter au plus vite une loi européenne sur le devoir de vigilance (similaire à la loi demandée par l’ONG belge CNCD 11-11-11), afin d’obliger les entreprises qui recrutent à s’assurer qu’aucune violation des droits de l’homme ne soit.

« Les élus doivent aussi travailler à trouver des solutions durables, comme les voies légales évoquées par la Commission européenne le 27 avril », est-il en outre relevé.

Si intéressante que soit cette voie, « elle doit néanmoins être soumise à des garde-fous » souligne encore le rapport qui précise, « qu’une augmentation de l’immigration légale ne doit en aucun cas faire l’objet de marchandage, ni être conditionnée à des retours accrus ou à un renforcement des contrôles aux frontières ».

A noter que des milliers de femmes marocaines se rendent en Espagne pendant la saison de la récolte des baies, dès le début du programme de migration circulaire entre les deux pays.

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