Les résultats du scrutin législatif plonge la France dans la grande inconnue

Au second tour des législatives françaises, la « Macronie » obtient une majorité relative avec 246 sièges face à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) qui engrange 142 sièges. Chemin faisant, Ensemble ! (nouveau nom de LREM, le parti présidentiel) a vu en outre tomber plusieurs fidèles du président Emmanuel Macron.

C’est la leçon de ce scrutin sanction qui a frappé le président réélu de plein fouet, le RN (Rassemblement National, ex FN Front National) qui réalise un score historique avec 89 sièges, un score jamais réalisé pour l’extrême droite en France depuis sa création qui n’a pu rassembler que moins de 10 députés comme plus grande réussite.

Les 577 sièges de l’hémicycle sont complétés par le parti Les Républicains (LR) et l’Union des démocrates et indépendants (UDI), 64 et la gauche hors Nupes 13, ainsi que 9 de la droite hors LR et UDI et 9 sièges divers. L’Assemblée nationale française et l’Hexagone pour la première fois de son histoire sous la Ve République plongent dans l’inconnu avec cette équation où un président, tout juste réélu, se trouve dans l’incapacité d’appli­quer son programme sans coalition.

Pas de majorité absolue donc, deux partis contestataires et surcroit opposés (Nupes et RN) consacrés comme principaux groupes d’opposition, au lendemain du second tour des élections législatives, c’est une France ingouvernable que nous offre ce scrutin sanction ou l’abstention s’est invité et fortement (53,77%) en contribuant à cette inédite complexité du paysage politique où le pouvoir est désormais incarné à travers l’Hémicycle. En d’autres termes plus crus c’est une véritable leçon de « dégagisme » pour ainsi dire qu’ont donné les Français à leur président ou tout au moins à sa politique.

Désormais pour gouverner il devra composer avec ses meilleurs ennemis et quand on a mis tous ses adversaires à dos, cela relève du domaine de l’impossible pratiquement.

A quoi va ressembler cette France ainsi dessinée, Mustapha Tossa, journaliste et politologue basé à Paris, sollicité par Hespress.fr de sa bienveillance légendaire nous éclaire sur le sujet. « Ces résultats signifient que le second mandat ne sera pas un long fleuve tranquille pour Emmanuel Macron » nous lance d’emblée notre interlocuteur.

« Lui qui avait incarné le président Jupiter et qui gouvernait de manière verticale et qui donnait des ordres en haut pour que la Législation soit traduite en bas, voit cette période finir en l’absence d’une majorité absolue », a-t-il décalré.

Il étaye ainsi ses dires en poursuivant « Le président de la République sera obligé de composer avec les autres forces politique que ce soit la gauche, la droite ou l’extrême droite. D’ailleurs l’un des signaux majeurs de cette rébellion législative qu’on attend, c’est que la Nupes a déjà décidé de déposer une motion de censure le 5 juillet contre le gouvernement d’Elizabeth Borne. Effectivement c’est un chemin, c’est un mandat qui va être pavé de difficultés, de défis, de blocages et qui pourrait selon beaucoup de commentateurs pousser le président de la République à imaginer dans un an, une probable dissolution ».

Et Mustapha Tossa d’ajouter, « Emmanuel Macron a certes gagné la présidentielle mais c’est une victoire au goût d’échec notamment sur les législatives, les Français ont profité de ce scrutin non seulement pour le sanctionner et punir mais également pour lui adresser un message de défi en le privant de manière éclatante d’une majorité absolue mais aussi en ouvrant les portes de l’Assemblée nationale à une entrée massive et inédite du RN de Marine Le Pen et à un l’autre groupe imposant de Jean-Luc Mélenchon ».

Le politologue et journaliste conclura ainsi  « Donc voilà, l’équation que doit gérer Emmanuel Macron, un président démuni et menotté par une entrée en masse de ses opposants, alors que durant son premier mandat, il gouvernait tranquille avec une majorité confortable qui lui permettait de faire passer tous les projets de loi qu’il voulait et qui gérait avec beaucoup de commodités les affaires du gouvernement. Aujourd’hui, chaque décision devra être négociée que ce soit au niveau de l’exécutif ou au niveau du Parlement. C’est la grande nouveauté du second mandat d’Emmanuel Macron ».

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