
L’insolent succès des étudiants marocains aux Grandes écoles françaises
En finance comme dans les grandes écoles, les étudiants marocains de brillent de mille feux et “font la nique aux Français” pour ainsi dire. Avec une formation initiales en mathématique des plus idoines, ils composent en fin de parcours une part importante des ingénieurs financiers et sont très demandés en France où on se les arrache.
En effet, dira ce directeur des recherches d’une grande banque française au journal Marianne « Ils sont très bien formés dans des lycées et des prépas marocaines sélectives. Quand on compare avec l’Algérie, ça n’a rien à voir. Le Maroc mène une politique de formation des ingénieurs très dynamique. Ainsi que la Tunisie, dans une moindre mesure. Leurs résultats sont incroyables. » Peu d’entre eux, souligne François, retournent ensuite dans leur pays d’origine… « Les étudiants marocains font la nique aux étudiants français » estime même Gilles Pagès, le responsable du master 2 « Probabilités et finance » de l’université Pierre-et-Marie-Curie et de Polytechnique, les diplômes rois pour devenir « Quant » (analyste quantitatif). Nombre de ses troupes sont désormais tunisiennes et surtout marocaines. « C’est massif ! »
Cette réussite s’explique, selon lui, par le fait que les programmes de mathématiques des classes préparatoires des lycées marocains, calés sur les programmes scolaires français et très exigeant et n’ont pas changé depuis quinze ans.
« Contrairement à la France, il est rare qu’au Maroc on nous enlève des chapitres en mathématiques. In fine, on se retrouve avec des programmes de maths et de physique surchargés au lycée, et ceux qui viennent après faire leurs études en France ont effectivement l’air d’être des machines de guerre » témoigne un jeune ingénieur marocain toute juste sortie de la coquille académique, qui, dans une autre vie et dans son lycée de Casablanca, collectionnait déjà les médailles aux olympiades internationales de mathématiques.
Le lycée d’excellence (Lydex), à Benguerir, est moins souvent cité que les classes prépas scientifiques d’Henri-IV, de Louis-le-Grand, de Stanislas ou de Sainte-Geneviève pour réussir à intégrer les meilleures écoles d’ingénieurs françaises : Polytechnique, Centrale, Télécom, l’école des Ponts ParisTech et celle des Mines, lesquelles inondent de leurs étudiants les salles de marché des banques françaises. Ce lycée d’excellence, qui a ouvert en 2015 dans la ville de Mohammed VI, fruit d’un partenariat public privé (Groupe OCP), réussit pourtant chaque année à faire admettre près d’une vingtaine de jeunes à Polytechnique ! 24 de ses élèves ont réussi le concours d’entrée à l’École Polytechnique de Paris. Parmi eux, six filles. En 2021, 11 élèves de l’établissement avaient intégré ce haut lieu du savoir français, rapporte le journal Le Figaro.
Fondé en 2009 par le géant marocain du phosphate OCP, Lydex s’est donné pour mission de former les meilleurs étudiants marocains dans les domaines liés à l’ingénierie. Il est situé dans la cité verte Mohammed VI, à Ben Guérir, « ville du savoir et de l’innovation ». Mais pas que ! Le Royaume compte une vingtaine d’établissements proposant 19 classes préparatoires scientifiques, il existe même une École centrale à Casablanca où l’EIGSI La Rochelle, a ouvert un campus.
Les étudiants marocains en France – environ 40.000 chaque année – sont surreprésentés dans les écoles d’ingénieurs par rapport aux autres étudiants étrangers, selon Campus France. Ils privilégient les études scientifiques et boudent les lettres, les sciences humaines et autres sciences politiques aux débouchés bien moins rémunérateurs et plus aléatoires que ceux de l’ingénierie.
Seuls 13 % des étudiants marocains s’inscrivent dans ces filières contre 30 % pour les autres étrangers. Les Marocains étaient la première communauté à venir étudier en France, avec 44 933 étudiants en 2020-2021. L’École Polytechnique a accueilli lors de cet exercice 160 étudiants marocains, dont 110 ont suivi le cycle ingénieur. Pour ne citer que cette École, l’association marocaine des anciens élèves de l’établissement compte plus de 300 membres, et notamment les anciens ministres M’hamed Douiri (le premier polytechnicien marocain), Mohamed Kabbaj ou Mohamed Hassad et Driss Benhima, deux ministres et ex PDG de Royal Air Maroc. Les systèmes scolaires des deux pays sont proches, avec de nombreuses classes préparatoires disséminées dans le Royaume une vingtaine, comme dit auparavant. Le niveau en mathématiques est élevé.
Ces Marocains qui honorent leur patrie sont, pour partie, des enfants de l’élite marocaine mais pas seulement, souligne un ingénieur qui les côtoie dans sa banque. Accéder à ce métier bien rémunéré, c’est aussi l’espoir d’une ascension sociale phénoménale pour des Maghrébins de la classe moyenne… Ils n’ont ensuite aucune envie de revenir dans leurs pays, à leurs yeux trop conservateurs et pas assez dynamiques sur un plan économique ». La majorité des étudiants marocains, compte vivre une première expérience en France ou à l’international avant de regagner le Maroc.
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