Algérie: L’image choquante d’un détenu révèle la vraie réalité du président Abdelmadjid Tebboune

L’image choquante d’un détenu d’opinion en Algérie fait le tour de la toile et révèle les conditions inhumaines de détention dans ce pays qui bafoue les droits de ses habitants lorsqu’ils osent critiquer le pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune. Près de 300 personnes sont encore détenues arbitrairement en Algérie.

« Etat de santé dégradé », « image choquante », « révoltant », sont les mots utilisés pour qualifier l’état dans lequel le jeune Algérien s’est retrouvé à sa sortie de prison après avoir passé plus d’1 an en détention préventive sans l’ombre d’un procès.

« Révoltant, choquant… Pas de mots suffisants pour décrire cette souffrance vécue par Chafik Medjahed. (Et combien d’autres détenus d’opinion qui souffrent dans les prisons à cause des détentions arbitraires et le manque de soins!) », a écrit le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook.

« Police, justice vous êtes entrain de faire beaucoup de mal à ce peuple », a réagi un internaute. « C’est là qu’on voit ce pouvoir algérien criminel assassin violeur » a écrit un autre en critiquant un pouvoir de « terreur, de ténèbres et de lâches ».

Une vague d’émotion s’est emparée des Algériens à la vue de l’état catastrophique de ce jeune qui a fait 2 grèves de la faim uniquement pour faire entendre son cas et réclamer sa sortie de prison, un enfermement arbitraire et sans procès.

« Honteux de devoir nos jeunes souffrir dans pays supposément indépendant », a encore réagi un internautes à la vue l’image d’avant et d’après de Chafik Medjahed.

Après l’avoir retenu pendant plus d’un an sans avoir droit à un procès, la justice algérienne avait finalement consenti à lui en faire un mais en visioconférence le 24 avril, ce que le détenu a refusé.

Dimanche, le procureur de la République a requis une peine de trois ans de prison ferme, assortie d’une amende de 300.000 dinars algériens contre Rafik Medjahed, simplement pour avoir fait partie des manifestations du Hirak auxquelles tout le peuple algérien a participé depuis 2019.

Arrêté le 7 mai 2021 à Alger, lors d’une manifestation du Hirak, le fils du célèbre artiste et animateur radiophonique Medjahed Hamid, a été aussitôt placé en détention provisoire à le prison d’El Harrach.

Il sera par la suite poursuivi pour «complot ayant pour but d’inciter les citoyens contre l’autorité de l’État» et «atteinte à l’unité nationale par des publications sur les réseaux sociaux, outrage à corps constitué et incitation à attroupement non armé».

La jeune militant a fait deux grèves de la faim, l’une en juillet et l’autre en août, et les deux se sont conclues par une hospitalisation suite à la détérioration de son état de santé déjà fragile.

En février, les médias algériens et sa famille avaient alerté sur la détérioration de la santé du militant et du besoin urgent de prise en charge médicale. Mais la justice algérienne a continué de le maintenir en détention préventive.

« Que faire devant un système sourd-muet, mais jamais aveugle pour faire du mal? » avait dénoncé son père, l’artiste Kabyle Hamid Medjahed. Tous les jours, de nouveaux cas de détenus florissent sur la toile, leur santé se détériore sous les yeux du pouvoir algérien qui semble vouloir se venger de ces voix réclamant la liberté et une vraie démocratie dans le pays.

Selon le site Algerian Detainees, dédié aux détenus d’opinion algériens du Hirak qui les recense, l’Algérie continue de maintenir derrière les barreaux 260 personnes arbitrairement, simplement pour avoir critiqué le pouvoir en place dans un tweet, un post Facebook ou en ayant participé à une manifestation du Hirak.

Les accusations pesant sur ces personnes sont lourdes. Le système algérien, depuis l’élection du président autoritaire Abdelmadjid Tebboune, a fortement réprimé toutes les voix dissidentes qui ont exprimé leur refus de subir une nouvelle fois la dictature militaire.

Parmi les accusations retenues contre ces détenus d’opinion figurent, le « complot contre l’Etat », « menace contre la sécurité de l’Etat », « terrorisme », « appartenance à une organisation terroriste », surtout depuis que deux groupes algériens, le Rachad et du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), deux organisations politiques non enregistrées été classés, sous Abdelmadjid Tebboune comme « terroristes ».

« Les autorités algériennes veulent à tout prix se maintenir au pouvoir et s’efforcent d’écraser leurs opposant·e·s en piétinant les droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression. Rien ne justifie de poursuivre des militant·e·s politiques et de suspendre des partis d’opposition », a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.

« L’Algérie doit en finir avec sa répression implacable contre toutes les formes de dissidence. Le droit international relatif aux droits humains et la Constitution algérienne garantissent les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique pour les partis politiques. Les autorités doivent cesser immédiatement leurs attaques contre les libertés fondamentales en Algérie », a ajouté l’organisation.

Depuis 2019, le pouvoir algérien mène une répression grandissant et des plus sévères contre des militants, avocats, journalistes, politiciens et de simples citoyens, et fait la source oreilles aux critiques internationales.

Au cours du seul mois de janvier 2022, les autorités algériennes ont suspendu un parti politique et ont menacé deux autres de subir le même sort. Elles ont aussi condamné le leader d’un parti politique à deux années de prison pour avoir exprimé ses opinions contre la répression dans le pays, a rappelé Amnesty International.

Et la même source d’expliquer que les autorités algériennes ont eu de plus en plus souvent recours à des dispositions liées au terrorisme pour arrêter et placer en détention des défenseurs des droits humains, des journalistes et d’autres personnes en raison de leurs propos ou de leur militantisme politique légitime.

Algérie: L’image choquante d’un détenu révèle la vraie réalité du président Abdelmadjid Tebboune Hespress Français.

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