Les agences de voyage marocaines crient haro sur les pèlerins fraudeurs

Bien que dévotionnels, les rituels du Hajj n’échappent pas à la « fraude ». Des citoyens marocains, qui se rendent en Terre Sainte dans le but initial d’accomplir les rituels de la Omra au mois de Ramadan, prolongent leur séjour illégalement afin d’accomplir les rituels du Hadj. Cependant, le visa de la Omra qu’accorde l’Arabie saoudite est uniquement pour la Omra et la durée de séjour qui y est spécifiée n’excède pas 30 jours, et il ne peut en aucun cas être dépassé.

Selon des données obtenues par Hespress grâce à une source en Arabie saoudite, ces pèlerins recourent à cette « tromperie » grâce à la complicité de réseaux composés de personnes résidant en Arabie saoudite. Ces derniers se chargent d’héberger et de nourrir les « pèlerins » jusqu’au Moussem du Hadj contre argent bien entendu. Ce stratagème est généralement utilisé pour éviter le mécanisme de la loterie du Hadj, qui accorde aux citoyens le sésame des portes d’Arabie saoudite. Notre source ajoute que tous les pèlerins n’ayant pas regagné son pays d’origine après l’expiration de la période de validité du visa ne seront plus autorisés à rentrer sur le territoire saoudien pendant dix ans à compter de la date où leur empreinte digitale a été prise (visa).

Les pèlerins adeptes de ce subterfuge choisissent les offres des agences de voyages les moins chères, qui offrent la Omra à partir de 18 000 dirhams. Arrivés sur place ils ne restent à l’hôtel que quelques jours seulement, avant de se rendre chez le résident qui les accueille jusqu’au Hadj. Ils sont pris en charge généralement dans des quartiers marginaux en périphérie des villes. Ce qui en soi est « frauder » la loi du Hadj en Arabie saoudite où l’on ne badine généralement pas avec de tels écarts. Selon notre source, le processus d’hébergement des « pèlerins fraudeurs, Marocains et autres nationalités », est assuré par des réseaux qui s’assurent de faciliter les rituels du Hadj. En plus des personnes affectées à leur accueil et hébergement, des guides leur indiquent les itinéraires à suivre pour effectuer leur rituel en contournant les contrôles notamment à Mîna (environ 5 km à l’Est de La Mecque, et qui se trouve sur la route vers le mont Arafat).

Notre interlocuteur a précisé que tout contrevenant au système du Hadj sans autorisation ne pourra plus entrer dans les lieux saints, appelant tous les pèlerins se rendant en Arabie saoudite pour accomplir les rites de la Omra ou du Hadj à « respecter le système en place afin de ne pas être détenus et d’encourir des mesures légales à leur encontre. Notre message s’adresse à tous les pèlerins de n’importe quel pays du monde et il stipule de quitter l’Arabie Saoudite avant la fin du visa ». Financièrement, aussi les « pèlerins fraudeurs » causent d’importantes pertes financières aux agences de voyages marocaines à chaque infraction.

En effet, les autorités saoudiennes leur imposent une amende de 25 000 riyals saoudiens, ou 66 000 dirhams marocains pour chaque pèlerin qui n’aurait pas regagné le Maroc. D’un autre côté, on ne fait pas que sévir pour cette fraude. Dernièrement, le ministère saoudien du Hadj et de la Omra a infligé des amendes de 13 000 dollars à dix agences pour ne pas avoir fourni de services adéquats aux pèlerins. Les agences ont été condamnées pour négligence, manquement à leurs obligations et non-respect de leurs obligations envers les pèlerins en matière de transport et de logement, a indiqué le ministère dans un communiqué lundi.

Tayeb Ait Bah, agent de voyage marocain qui escorte les pèlerins pour leur rituel, déplore le fait dans une déclaration à Hespress. « Quelle est la faute de l’agent de voyages ? Les procédures légales nécessaires ont été prises et le citoyen a été autorisé à accomplir les rites de la Omra. Seulement lorsqu’il arrive en Arabie Saoudite, il viole la loi du pays. En quoi je suis responsable de son comportement ? ». Notre interlocuteur apprécie cependant les nouvelles mesures prises par les autorités saoudiennes pour contrôler le processus des pèlerins effectuant le grand ou petit pèlerinage. « Les données personnelles, aujourd’hui liées à chaque voyageur, sont enregistrées à travers une plateforme numérique, en plus de leur empreinte digitale », explique notre interlocuteur. Il regrette toutefois d’être tenu, en tant qu’agents de voyages, « responsables des personnes qui enfreignent la loi ».

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