
Tunisie: Une coalition politique contre Kais Saied voit le jour
Une figure politique de gauche, Ahmed Néjib Chebbi, 78 ans, ancien opposant sous la dictature de Zine el Abidine Ben Ali a annoncé mardi la création d’un front regroupant plusieurs partis pour « sauver » la Tunisie de sa profonde crise après le coup de force du président Kais Saied qu’il décrit comme un «coup d’Etat» du président Saied qui s’est accaparé les pleins pouvoirs depuis le 25 juillet dernier.
Après des mois de blocage politique, Saied, élu fin 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs fin juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement avant de le dissoudre en mars. En février, le président tunisien avait dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire « temporaire » dont il a nommé les membres. Le 22 avril dernier, il s’est arrogé le droit de nommer le chef de l’Autorité électorale, à quelques mois d’un référendum et un scrutin législatif que cette instance doit superviser. Ses détracteurs l’accusent d’instaurer une nouvelle autocratie dans le pays, seul rescapé du Printemps arabe dont il fut le berceau en 2011.
Aussi lors d’une conférence de presse à Tunis et pour s’opposer au président tunisien, Ahmed Néjib Chebbi a annoncé la création le « Front de salut national » avec l’objectif d’unir toutes les forces politiques et de rétablir le processus démocratique et constitutionnel ainsi que les libertés et les droits en Tunisie. Composée de cinq partis politiques parmi lesquels le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, ennemi juré de Kais Saied, et de cinq associations, cette coalition ambitionne d’attirer d’autres formations politiques et des personnalités « influentes » avant de lancer un dialogue national sur des réformes destinées à « sauver le pays », selon Chebbi. « Nous voulons le retour à la légitimité et à la démocratie », a-t-il dit, ajoutant La priorité de ce Front est de sauver une économie « en profonde récession » en raison d’une situation politique « pourrie » qui repousse les investisseurs, a ajouté Chebbi. Il a préconisé la mise en place d’un « gouvernement de salut » pour diriger la Tunisie pendant une « période de transition » jusqu’à la tenue de nouvelles élections. Outre l’impasse politique, la Tunisie se débat dans une profonde crise socio-économique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un nouveau prêt.
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