Sahara: Pour Abdelmadjid Tebboune, la position de Sanchez a « tout cassé »

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, s’est de nouveau prêté au jeu des commentaires sur le Sahara et la position de l’Espagne, samedi soir, alors qu’en même temps, son pays refuse de reconnaitre son rôle dans l’enlisement de la situation des populations sahraouies et du statut-quo. 

Après de nombreux commentaires de responsables algériens « sous couvert d’anonymat » ayant commenté, dénoncé, la position souveraine de l’Espagne au sujet de son appui au plan d’autonomie marocain, samedi, c’était au tour d’Abdelmadjid Tebboune, de se prêter à cet exercice.

Le chef d’Etat algérien élu contre la volonté du peuple algérien à l’issue d’un passage forcé par l’armée en 2019 en plein Hirak, a dénoncé la position de l’Espagne sur le Sahara en estimant qu’elle serait, selon lui, « éthiquement et historiquement » inadmissible.

Le 18 mars, dans une lettre adressée au Roi Mohammed VI, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a qualifié le plan d’autonomie marocain comme « la base la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible pour résoudre le conflit au Sahara ».

« Nous avons des liens très forts avec l’Etat espagnol, mais le chef du gouvernement (Pedro Sánchez, ndlr) a tout cassé », a déploré le chef  d’Etat algérien, alors que celui-ci comptait sur la position ambiguë de Madrid pour continuer de bloquer la résolution du différend.

Il a par ailleurs appelé l’Espagne à « appliquer le droit international, à revoir sa position et à ne pas abandonner sa responsabilité historique à l’égard de la question sahraouie ».

L’intervention du président algérien s’explique également par la prise de position algérienne suite à l’annonce de l’Espagne. Le pays qui affirme ne pas être partie au différend sur le Sahara, avait pourtant immédiatement réagi en convoquant, le 19 mars, son ambassadeur à Madrid, exigeant des « éclaircissements » et en menaçant de ne plus fournir de gaz à l’Espagne.

L’Algérie a ainsi tenté de faire pression sur l’Espagne, en mettant dans la balance, le spectre d’une possible crise diplomatique ainsi qu’une menace énergétique, dans un contexte mondial sensible du fait de la crise entre l’Ukraine et la Russie.

Pour rappel, le Conseil de sécurité nomme 4 parties prenantes au différend régional créé autour du Sahara, à savoir le Maroc, la Mauritanie, l’Algérie et la milice séparatiste du polisario. L’Algérie qui a créé et finance le mouvement séparatiste et le loge sur son territoire, mobilise aussi toute sa diplomatie pour déstabiliser le Maroc qui revendique sa souveraineté sur son territoire libéré de la colonisation espagnole en 1975.

Et alors que le dossier est entre les mains du Conseil de sécurité de l’ONU et connait une dynamique positive vers le règlement définitif de cette question, l’Algérie retarde quant à elle, le règlement en s’opposant systématiquement à tout développement.

Les dernières manifestations remontent au blocage du nouvel envoyé personnel, Staffan de Mistura, et au refus de participer au processus politique des tables rondes choisi par l’ONU.

Et alors que l’Algérie a menacé à demi-mots de faire un chantage au gaz à l’Espagne, le pays espère toujours un changement de position, sauf que celle-ci est une position d’Etat et pas seulement de Pedro Sanchez.

Ainsi, l’Etat algérien connu pour ne pas être un partenaire de confiance (il a décidé de ne pas renouveler le gazoduc qui le relie à l’Espagne simplement pour empêcher le Maroc de percevoir des indemnités de passage, ndlr), cherche à ne pas gâcher ses chances avec ses partenaires européens qui verraient de mauvais oeil, une nouvelle démonstration infantile.

L’Algérie « ne renoncera pas à son engagement d’approvisionner l’Espagne en gaz, quelles que soient les circonstances », a déclaré Tebboune lors son interview à la presse locale. Néanmoins, cette question était déjà connue depuis plusieurs jours.

En effet, le directeur de la Sonatrach, l’entreprise étatique qui gère les hydrocarbures du pays avait déjà annoncé qu’il n’y aurait pas de perturbations dans le flux de gaz, seulement il avait aussi annoncé une mesure punitive visant l’Espagne en affirmant qu’à la fin du contrat, l’Algérie reverrait ses prix à la hausse avec le pays ibérique, et en maintenant les mêmes prix avec ses autres partenaires.

En réponse, la vice-présidente du gouvernement espagnol avait répliqué que l’Espagne n’avait aucun problème à acheter le gaz algérien plus cher, démontrant ainsi la position affirmée de Madrid à maintenir sa décision d’appuyer le plan d’autonomie marocain au Sahara.

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