Oujda : Les patrons de cafés dénoncent une révision des cotisations CNSS « exorbitante »
La dernière révision des cotisations sociales réalisée par la Caisse Nationale de la Sécurité sociale (CNSS) auprès des cafés, a attisé la colère des professionnels. Une dizaine de patrons de cafés ont observé un sit-in, jeudi, à Oujda devant le siège régional de la CNSS afin de dénoncer les « révisions exorbitantes » des cotisations sociales et patronales qu’ils ont reçues pour la période d’avant 2022 qui a été marquée par la pandémie du Covid-19.
« Non aux révisions des années avant 2022« , « Nous exigeons une relation de partenariat avec la CNSS« , « Le patron du café sous la pression de la CNSS« , sont quelques slogans et messages brandis par plusieurs patrons de cafés ayant manifesté cette semaine à Oujda devant le siège régional de la CNSS. Les protestataires ont ainsi rejeté l’absence d’interaction de la part de la Caisse avec leurs revendications, liant cette réaction aux nombreuses faillites observées dans le secteur depuis le début de la pandémie.
Impacté de manière significative durant ces deux dernières années de pandémie, Kharchouch Lakhdar, président de l’Association professionnelle des propriétaires de cafés à Oujda, a confirmé, dans une déclaration à Hespress, que le réexamen des révisions des cotisations réalisées par la Caisse était l’une des demandes urgentes des professionnels du secteur depuis environ deux mois, notant que ces derniers n’ont reçu, à ce jour, aucune réponse de la part des responsables au sein de la CNSS.
De son côté, Marouane Bentella, l’un des propriétaires de cafés à Oujda, a indiqué que la révision des cotisations réalisée par la CNSS a porté sur quatre ans avec effet rétroactif, notant qu’elle dépasse de loin la capacité des professionnels.
Ce patron de café a également souligné que l’un de ses confrères dans le secteur a atteint une révision de 300.000 dirhams. Chose qu’il a qualifiée « d’injuste » , surtout après une longue période de fermeture en raison de la pandémie et dans une région frontalière qui souffre de fragilité.
Face à cette situation, les professionnels du secteur des cafés ont réclamé un dialogue avec la direction de la CNSS pour « ouvrir une nouvelle page » et réexaminer ces révisions « inattendues« .
Dans le même contexte, Mohamed Azwawi, directeur régional de la Caisse nationale de sécurité sociale dans la région de l’Oriental, s’est félicité du dialogue avec les professionnels et propriétaires de cafés, soulignant que « les portes de la caisse sont ouvertes« .
Le responsable au sein de la CNSS a ainsi expliqué à Hespress, qu’il avait déjà rencontré les représentants de l’Association professionnelle des propriétaires de café à Oujda à deux reprises. Une rencontre a eu lieu à la Direction régionale de la CNSS le 1er mars 2022, et la seconde le 1er avril à la Chambre régionale de Commerce et d’Industrie.
« Les propriétaires de cafés se plaignent du contrôle effectué par le Caisse au niveau national sur leurs déclarations salariales des employés, afin de s’assurer que les devoirs de tous les employés sont remplis et que les montants versés sont conformes aux déclarations« , souligne le responsable.
Il a également précisé que ce processus est encadré par un Dahir ainsi que par un programme serré et une liste émise par l’administration publique à la Caisse, notant que si l’employeur n’est pas satisfait du résultat de ces contrôles, il peut porter plainte pour révision auprès de la direction régionale, ou encore demander une révision auprès de la Direction centrale à Casablanca.
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