
Ukraine-Russie: Les négociations de paix « difficiles » après l’incident de la gare de Kramatorsk
Face à l’attaque d’une gare à Kramatorsk, dans l’Est de l’Ukraine, ce vendredi, l’état d’avancement des pourparlers de paix entre l’Ukraine et la Russie semblent compromis. Les auteurs de l’attaque n’ont pas été identifiés et les belligérants s’échangent les accusations de responsabilité.
Alors que vendredi matin, la gare de Kramatorsk, dans l’Est de l’Ukraine a été la cible d’une attaque au missile au moment où des familles ukrainiennes tentaient de fuir, les pourparlers de paix visant à instaurer un cessez-le-feu, semblaient difficiles à mener, de l’aveu même des parties au conflit.
Au moins 50 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées vendredi dans une attaque au missile sur la gare de Kramatorsk dans l’est de l’Ukraine, d’où se déroulaient des évacuations de civils, selon gouverneur de la région.
Moscou a démenti être l’auteur de cette frappe. « Seules les forces ukrainiennes utilisent des missiles tactiques dont les fragments ont été retrouvés à Kramatorsk », a indiqué le ministère russe de la Défense.
« Tout élargissement de l’OTAN n’apportera pas la sécurité et la stabilité », a indiqué le Kremlin vendredi, et de son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a estimé que la « poursuite de la fourniture d’armes par l’OTAN à l’Ukraine prolongera le conflit ».
En dépit de ce nouvel incident, la Russie et l’Ukraine sont toujours « d’accord » pour se retrouver pour des pourparlers en Turquie, a déclaré un haut responsable turc.
« La Russie et l’Ukraine sont d’accord pour tenir des pourparlers en Turquie, mais elles restent loin de s’accorder sur un texte commun », a-t-il affirmé à des journalistes.
Vendredi, à l’issue d’une réunion avec son homologue arménien, le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov a commenté la situation, en avouant que les négociations avec l’Ukraine « sont difficiles », ajoutant que la Russie veut « des garanties de neutralité de l’Ukraine ».
« Nous travaillons avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan à la recherche d’un traité de paix entre les deux pays », a-t-il affirmé.
Plusieurs sujets cristallisent les négociations entre les deux pays en conflit, notamment celle de la Crimée et du Donbass, les « garanties de sécurité » par les pays suggérés comme « garants » de la neutralité de l’Ukraine lors des derniers pourparlers qui s’étaient déroulés en Turquie le 29 mars à Istanbul.
Lors de cette dernière rencontre, des discussions sur la question de la « neutralité » de l’Ukraine avaient eu lieu. Sur le sujet des garanties de sécurité.
Sur le sujet des garanties de sécurité, la délégation ukrainienne avait proposé qu’une dizaine de pays, dont les cinq membres du Conseil de sécurité ainsi que l’Italie, l’Allemagne, Israël et la Turquie notamment, se portent « garants » de sa neutralité.
« Il leur faut définir ces garanties de sécurité, parce que certains des pays (concernés) s’inquiètent de se voir directement entraînés dans une confrontation directe avec la Russie », a indiqué le responsable turc sous couvert d’anonymat.
Si les rencontres en Turquie avaient pu tracer les contours d’un début de trêve entre les deux belligérants, les récents événements liés surtout aux corps de civils retrouvés à Doutcha avec images satellitaires, pour preuve à l’appui, ont nettement fait reculer les espoirs de voir les négociations percer vers un cessez-le-feu.
Plusieurs capitales européennes, dont l’Allemagne, l’Espagne, et la Grande-Bretagne ont répondu à ces événements par l’expulsion de diplomates russes. Par ailleurs, les Européens se sont mis d’accord sur un nouveau train de sanctions contre la Russie.
Vendredi, les deux filles du président russe, Vladimir Poutine ainsi que celle de son ministre des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, ont été à leur tour la cible de sanctions américaines.
Le président français, Emmanuel Macron a réagi à l’incident à la gare de Kramatorsk, dans l’Est de l’Ukraine où se concentrent actuellement les efforts de la Russie, en le qualifiant d’« abominable ».
« En Européens, nous prenons de nouvelles sanctions. Et nous continuons à soutenir l’Ukraine sur les plans humanitaire, militaire et financier », a ajouté le président français, en soulignant son soutien pour des « enquêtes pour que la justice soit faite ».
Ukraine-Russie: Les négociations de paix « difficiles » après l’incident de la gare de Kramatorsk Hespress Français.