Pedro Sanchez au Maroc: Voici les dossiers qui devraient être abordés

Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, est attendu ce jeudi au Maroc, pour une visite qui devrait sceller des retrouvailles après une période de crise. Si la page du Sahara semble close après la reconnaissance par Madrid de la pertinence du plan marocain d’autonomie comme base de règlement, d’autres sujets devraient également être au menu des discussions bilatérales.

En effet, les relations entre les deux voisins méditerranéens devraient être réinitialisées et franchir une nouvelle étape « inédite ». Selon le politologue Tajeddine Al Houssaini, l’économie, l’espace méditerranéen, la sécurité et d’autres dossiers bilatéraux, seront au centre des discussions.

La venue du responsable espagnol, invité par le Roi Mohammed VI, intervient dans le cadre de la réconciliation des deux pays après près d’un an de crise diplomatique ayant jeté un froid dans les relations entre les deux voisins et partenaires stratégiques.

L’invitation de Sanchez à partager un Iftar du mois de Ramadan est significative, il s’agit d’un geste de considération et d’amitié. Avant lui, en Espagne, seuls le Roi Felipe VI et son épouse Letizia avaient été invités à la table du Roi Mohammed VI pour un Iftar.

« La lettre envoyée par le chef du gouvernement espagnol au Souverain fut un tournant dans les relations entre l’Espagne et le Maroc », explique Tajeddine Al Houssaini, expert en relations internationales.

Le politologue fat référence à la missive dans laquelle Pedro Sanchez reconnait la profondeur des relations entre les deux pays et la proposition d’autonomie marocaine comme la plus sérieuse, réaliste et crédible, à même de parvenir à une solution pour le différend régional autour du Sahara.

« C’était, en effet, une réponse au discours du Roi à l’occasion de la Révolution du Roi et du Peuple le 20 aout 2021 », affirme l’universitaire, rappelant que le Roi avait insisté dans son discours sur l’importance des liens entre les deux pays et a précédemment souligné l’importance de développer la relation entre les deux.

Et de noter « qu’il prendrait personnellement en charge cette question afin d’atteindre les meilleurs résultats, considérant que ces relations doivent être basées sur le respect mutuel et la confiance permanente, en évitant les actions unilatérales qui pourraient être préjudiciables aux intérêts des deux pays ».

Le politologue a par ailleurs rappelé que le Roi avait fait remarquer que plusieurs questions importantes seraient présentes à la table des négociations hispano-marocaines.

Selon lui, les sujets sont principalement liés à des questions comme l’immigration, le terrorisme, le crime organisé et le commerce dans tous ses aspects, le renforcement des liens économiques, sociaux et culturels. Il est également question de l’encouragement des investissements, l’amélioration de la condition de la communauté marocaine en Espagne et l’élargissement de l’espace de coopération dans la sphère européenne, a-t-il énuméré.

« Les deux parties, le Maroc et l’Espagne, s’approprieront et aborderont de nombreux dossiers bilatéraux ainsi que ceux auxquels sont confrontés les pays méditerranéens et les relations entre l’Afrique et l’Europe », prévoit Pr Al Houssaini comme sujets de discussion entre Madrid et Rabat.

« L’objectif principal est d’atteindre un haut niveau de stabilité et de paix et de transformer réellement la Méditerranée en un lac de paix », a-t-il affirmé au sujet de l’enjeu commun entre les deux pays voisins.

La question des relations Maroc-Espagne est importante pour chacun des pays, dont l’avenir, la prospérité et la stabilité sont intimement liés. Le Roi Mohammed VI, connu pour son leadership, sa bienveillance, sa vision éclairée et sa démarche exemplaire dans la résolution des conflits et la création de la paix, a suivi personnellement le processus de réconciliation avec l’Espagne depuis la crise liée à l’accueil en avril 2021 du chef de la milice séparatiste du polisario dans le dos du Maroc.

Pour l’expert en relations internationales, cette démarche du Roi s’explique par de nombreuses raisons notamment par le fait qu’il « a toujours considéré l’Espagne comme une des constantes centrales de la géographie de la région méditerranéenne, et donc la coopération avec elle est d’une nature stratégique ».

Il en conclut qu’« autant la relation a toujours été basée sur le dialogue et la compréhension, autant elle est mise en œuvre avec force, rigueur et adhésion aux principes et la réalisation des intérêts communs des deux parties dans le cadre d’une politique d’égalité et gagnant-gagnant au bénéfice des deux peuples de la région ».

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