Climat/GIEC : l’urgence est à des mesures immédiates et drastiques

Peu tendre le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui publie tous les six à sept ans des rapports d’évaluation scientifique complets sur le changement climatique et ses impacts. Il est dit, ce coup-ci qu’au rythme où va la planète, il est quasiment du domaine de l’impossible d’atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius fixé par l’Accord de Paris.

Pour répondre à l’objectif des mesures doivent être prises maintenant pour réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre (GES, a déclaré le GIEC lors de la finalisation du troisième volet du rapport intitulé Mitigation of climate change » (Changement climatique 2022 : atténuation du changement climatique). « C’est maintenant ou jamais, si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. Sans réduction immédiate et profonde des émissions dans tous les secteurs, ce sera impossible », a déclaré Jim Skea, coprésident du troisième groupe de travail du GIEC. « Nous sommes à la croisée des chemins. Les décisions que nous prenons maintenant peuvent assurer un avenir vivable. Nous avons les outils et le savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement », a souligné pour sa part le président du GIEC, Hoesung Lee.

Pour ce troisième volet de la trilogie scientifique du rapport, un opus de près de 3 000 pages, des experts du GIEC, le verdict est sans appel, la publication ne laisse guère de place au doute « sans une réduction “rapide, radicale et le plus souvent immédiate” des émissions de GES dans tous les secteurs, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à + 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, ni même à + 2 °C ». Lors de la présentation de ce volet, on aura détaillé les moyens de limiter nos émissions de gaz à effet de serre et le changement climatique, et de nous y adapter. Le Britannique, Jim Skea coprésident du GIEC a aussi averti : « Plus nous attendons pour agir, plus les défis seront énormes pour limiter les effets du réchauffement ».

Pour autant, l’avertissement semble tomber dans les oreilles d’un sourd, car pour l’heure les Etats engagés ne sont, pour l’instant, pas à la hauteur de l’enjeu et ne semblent pas être concernés. Le réchauffement de + 1,1 °C, actuellement enregistré a rendu très vulnérable la moitié de l’humanité, qui subit une multiplication des canicules, sécheresse, tempête et inondation et aucun endroit sur la planète n’est épargné. On table que sans un changement la planète se dirige vers un réchauffement de + 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, c’est dire si l’on court vers la catastrophe, sachant en cela que chaque dixième de degré supplémentaire dans le lot des catastrophes climatiques. Pour y échapper, préconise le GIEC, il faudrait que les émissions atteignent leur pic avant 2025, et diminuent de près de la moitié d’ici à 2030 par rapport à 2019.

Les émissions mondiales doivent être réduites avant 2025 et au plus tard culminer à 43 % d’ici 2030. Dans le même temps, les émissions de méthane doivent également être réduites d’environ un tiers. Le GIEC a déclaré que les émissions annuelles moyennes du GES le monde était à leurs niveaux les plus élevés de l’histoire de l’humanité entre 2010 et 2019. « La mise en place de politiques, d’infrastructures et de technologies appropriées pour permettre des changements dans nos modes de vie et nos comportements peut entraîner une réduction de 40 à 70 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Cela offre un potentiel inexploité important », a déclaré Priyadarshi Shukla, coprésident du troisième groupe de travail du GIEC.

En plus du secteur de l’énergie, l’industrie (1/4 d’émissions mondiales), est confrontée également au défi de la réduction la plus absolue. Limiter le réchauffement à environ 1,5 degré Celsius, suggère le rapport du GIEC, nécessite de nouveaux procédés de production, des émissions faibles ou nulles d’électricité, d’hydrogène et de captage et stockage du carbone. Les changements à opérer sont majeurs et passent par une réduction importante des énergies fossiles, l’accroissement des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de l’électrification, les modifications des modes de vie, une hausse subs­tantielle des financements et l’aide de l’innovation technologi­que selon le GIEC. Énergie, transports, industrie, bâtiment, tout doit changer selon les experts de GIEC, qui pointent du doigt le mode de vie et les habitudes des humains. Ces derniers ont démontré que les villes africaines souvent récriminées à tort ne sont pas responsables de l’augmentation des émissions. « Ce sont plutôt les modes de vie qui accélèrent la crise. Pour inverser cette tendance, les États doivent veiller à la façon dont ils s’industrialisent ».

Voilà les principales conclu­sions du Groupe d’experts inter­gouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publiées lundi 4 avril, dans le troisième et der­nier volet de son sixième rapport d’évaluation, dont la synthèse est prévue pour septembre.

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