France :  Macron et Le Pen se voient déjà au second tour

En France on entame les derniers jours avant le premier tour de l’élection présidentielle qui se déroulera le dimanche 10 avril. Une enquête réalisée en ligne du 1er au 4 avril 2022 par Harris Interactive X Toluna, révèle que dans les intentions de vote, Emmanuel Macron arriverait toujours en tête du scrutin au premier tour (26,5%, -2), mais avec une avance moins nette que lors des dernières semaines sur Marine Le Pen (23%, +2).

En troisième position, Jean-Luc Mélenchon poursuit également une dynamique similaire et recueille pour la première fois 17% d’intentions de vote (+2 points en une semaine, +4,5 points en un mois). Près de six Français sur dix (56%, -6) estiment toujours qu’Emmanuel Macron sera réélu pour un second mandat. Néanmoins un regain d’optimisme est à observer concernant Marine Le Pen, dont un Français sur cinq estiment qu’elle va gagner l’élection présidentielle (+6 points en une semaine, +9 points en un mois). Cette semaine 2/3 de ses électeurs se montrent convaincus que la candidate du RN remportera l’élection présidentielle (68%, +5).

Alors qu’il vient de donner son premier – et seul – meeting de campagne à la Défense Arena, le Président perd 4 points depuis le 9 mars (lorsqu’il avait atteint 30,5% d’intentions de vote exprimées, son plus haut niveau dans ce baromètre). Il reste, néanmoins, au-dessus de son niveau mesuré avant la crise Ukrainienne. Pour Jean-Luc Mélenchon, petit-à-petit le leader de la France Insoumise continue d’agréger les voix du « vote utile » ou “efficace“ à gauche. Comme Emmanuel Macron et Marine Le Pen, il réussit à remobiliser une grande part de son électorat de 2017 (73% revoteraient pour lui, soit 17 points de plus en un mois).

Ce sondage rejoint celui réalisé par Opinion Way pour CNEWS, publié aujourd’hui, confirme que l’écart s’amenuise entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen : respectivement à 27% et 22%, ils creusent également l’écart avec Jean-Luc Mélenchon, donné à 14%. Au second tour, Macron est encore donné vainqueur face à Le Pen, avec 53% contre 47% d’intentions de vote.

Par ailleurs, une étude de la Fondation Jean-Jaurès estime que la candidate à la présidentielle française d’extrême droite Marine Le Pen n’a pas « changé » sur le fond, comme elle voudrait le montrer. Ce serait l’apparition d’Eric Zemmour qui la ferait montrer plus « douce » mais son programme reste toujours aussi « radical » et de l’extrême droite.

« Si la dédiabolisation n’est pas programmatique, elle est clairement discursive », indique, en ce sens, la Fondation qui insiste que c’est uniquement son discours qui a changé. Elle a tenté d’adopter depuis 2011 une communication beaucoup plus lisse mais son positionnement est « tout aussi radical » notamment sur les enjeux culturels et migratoires note le rapport. Il est reproché à la candidate du RN d’avoir tenté de modifier l’image diabolisée du parti hérité de son père Jean-Marie Le Pen, en lui changeant de nom (transformé en Rassemblement national) pour lui donner une nouvelle identité, moins honnie. Malgré ses efforts pour paraitre plus sympathique, une majorité de Français la trouve inquiétante (51% contre 53 en 2017). Portée par la question du pouvoir d’achat qu’elle a fait sienne pour aguicher un maximum de votants elle est souvent vêtue de couleurs claires, souriant en permanence.

La candidate du RN a choisi de se présenter comme la « présidente de la paix civile ». Elle quitte sa posture contestataire pour rire à gorge déployée sur les plateaux, met en avant son amour des chats, comme pour « mieux endormir le front républicain », ou parle confortablement installée dans des sofas, un « univers du moelleux » qui permet de « faire oublier la dureté de son programme », estime la Fondation. Le programme de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle propose l’expulsion des étrangers sans emploi depuis un an, prévoit d’inscrire dans la Constitution la « priorité nationale » qui privera les étrangers de plusieurs prestations. Elle veut aussi, comme Éric Zemmour, expulser les clandestins, les criminels et délinquants étrangers, et les fichés S étrangers…

La progression de Marine Le Pen dans les sondages oblige déjà le président sortir de ses gongs à se poser en rempart en courtisant la gauche qui ce coup-ci pourrait lui faire défaut. « Macron a besoin de mobiliser cet électorat de centre gauche. Il veut le remettre dans ses rails, mais l’exercice est infiniment plus difficile qu’en 2017 », observe-t-on du côté de l’IFOP. Pour Macron voici venu le temps de s’unir face à ce qu’il appelle « ceux qui tentent de semer le poison de la division, de fragmenter, de fracturer les hommes ». L’ennemi est désigné  c’est l’extrême-droite. Le chef de l’Etat qui aspire à se succéder se dit être le meilleur garant des valeurs de la France « universelle », « frater­nelle » face à ceux qui divulguent des « contre-vérités crasses ».

Pour remobiliser les forces face à̀ la montée d’une extrême-droite qui inquiète, Emmanuel s’est fixé comme prérogative de « rediaboliser » la candidate du RN. « le danger extrémiste aujourd’hui est d’autant plus grand que depuis plusieurs mois, plusieurs années, la haine, les vérités alternatives se sont banalisées dans le débat public ». Pour son avant-­dernier meeting à Toulouse, le candidat de LFI, Jean Luc Mélenchon  a stigmatisé Macron et Le Pen et égrainé un programme fortement teinté d’écologie. Mais l’alternative de gauche ne se fait guère trop d’illusion « je ne vois rien d’autre à faire que d’argumenter », disait Jean­ Luc Mélenchon, à la veille de son avant­-dernier meeting. Mélenchon a appelé toutefois à̀ saisir « l’occasion qui se pressente ». Mais les jeux sont pour ainsi dire, déjà faits.

France :  Macron et Le Pen se voient déjà au second tour Hespress Français.

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