
Ramadan : A mois sacré, sacrée flambée de prix
Avec l’avènement du mois sacré du Ramadan, les prix des produits alimentaires de large consommation connaissent pratiquement tous une flambée de prix. Mince consolation, face à cette hausse importante des prix de ces produits, les autorités ont rassuré quant à l’approvisionnement des marchés.
En effet, la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui avait affirmé à Hespress, que le gouvernement avait pris plusieurs mesures proactives et prospectives visant à assurer des conditions idoines pour que le consommateur puisse subvenir à ses besoins durant le mois sacré. Bien beau, mais encore faut-il qu’il en ait les moyens.
Car qu’on se le dise, ces hausses sournoises que l’on enregistre depuis plus d’une année déjà ont affecté le pouvoir d’achat des citoyens marocains ce qui devrait également alerter. Le budget des ménages pour ce qui est des produits alimentaire reste en général inchangé et dès lors qu’il est fixé on ne l’augmentera pas au détriment du loyer, du transport de la santé etc… Aussi, pour son équilibre on se privera de quelques denrées alimentaires (moins de viande, légumes… dans les menus quotidiens et particulièrement en ce mois de fortes consommation.
Cela étant, foi du Haut-Commissariat au Plan (HCP), l’indice des prix à la consommation des produits alimentaires a enregistré une hausse de 5,5 % en février et l’inflation devrait atteindre 4,7 % cette année. L’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois de février 2022, une hausse de 0,6% par rapport au mois précédent.
Cette variation est le résultat de la hausse de 1,0% de l’indice des produits alimentaires et de 0,3% de l’indice des produits non alimentaires. Les hausses des produits alimentaires observées entre janvier et février 2022 concernent principalement le «Pain et céréales» avec 2,9%, les «Huiles et graisses» avec 1,5%, les «Légumes» avec 1,0%, les «Fruits» avec 0,5% ainsi que le «Lait, fromage et œufs» avec 0,4%.
En revanche, les prix ont baissé de 0,1% pour les «Poissons et fruits de mer». Pour les produits non alimentaires, la hausse a concerné principalement les prix des «Carburants» avec 5,7%. Les hausses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Marrakech avec 1,3%, à Fès et Tanger avec 1,1%, à Oujda avec 0,9%, à Guelmim et Beni-Mellal avec 0,8% et à Kenitra, Rabat et Tétouan avec 0,7%. En revanche, une baisse a été enregistrée à Casablanca et à Errachidia avec 0,1%. Ces chiffres évidemment ne tiennent pas compte de la crise en Ukraine qui a surgit à fin février et qui a fait exploser les prix à un rythme vertigineux.

Certes, l‘augmentation est un phénomène coutumier au cours de ce mois sacré mais cette année, la conjoncture est impitoyable de sa tendance aggravante de par une pandémie de Dame Covid sans précédent, de la crise ukrainienne dont on ne sait où elle nous mènera, de la sécheresse qui ravage l’économie marocaine et autres misères comme la hausse des prix des carburants, du jamais vu auparavant. Cette situation difficile impacte on s’en doute le panier de la ménagère à la veille du début du mois de Ramadan et le calvaire de cette dernière, n’en devient que plus réel face à une spirale de hausse constante des prix et la flambée continue des cours des produits alimentaires, ces dernières années.
C’est que les prix des fruits et légumes, des viandes et autres produits fortement sollicités durant le mois de jeûne ont augmenté et parfois fortement comme par exemple la tomate très prisée pour la “harira“.
Dans ces circonstances dans nombre de familles on sera loin du copieux “ftour“ de naguère au vu de la flambée des prix des produits de base. Cette réalité qui n’est pas propre qu’au Royaume menace d’écraser les budgets des ménages et même de certains gouvernements. Pourtant au regard des étals au Maroc, tous les produits baignent dans l’abondance. A croire que tout semble aller pour le mieux pour ce mois sacré entamé dimanche 3 avril.

Mais cette ambiance est plombée par les prix de première nécessité, élevés. En une année, le prix du bidon d’huile a pratiquement doublé, la farine se fait désirer, idem pour les légumineuses, légumes, volailles, œufs, lait peut-on déplorer. Et si c’est du tant mieux pour les adeptes de la taille de guêpe car moins de calories, pour les autres cela signifie qu’ils devront encore serrer d’une boucle de plus la ceinture pour ce mois sacré. Bon ramadan quand même!
Ramadan : A mois sacré, sacrée flambée de prix Hespress Français.