Crise économique, sécheresse, pouvoir d’achat impacté : Les Marocains doivent changer leurs habitudes de consommation

Suite à la crise économique déclenchée par le Covid-19, la relance économique au niveau mondial a été accompagnée par une hausse vertigineuse des prix. Une flambée qui a fortement impacté le pouvoir d’achat des citoyens, notamment les Marocains, qui ont vu les prix de plusieurs produits de première nécessité fléchir vers le haut. Comment y faire pour y remédier face à un gouvernement qui trébuche pour calmer la foule à l’approche d’un ramadan qui s’annonce en « feu« . 

Sollicité par Hespress Fr à ce sujet, Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), affirme qu’il y a en effet une crise mondiale, et son impact négatif sur le pouvoir d’achat est une réalité. Mais la flambée observée en ce mois de « Chaâbane » et l’approche du mois sacré du Radaman contiennent un pourcentage qui revient à l’acharnement des consommateurs sur les produits alimentaires, analyse l’expert.

« La consommation excessive des Marocains en ce mois de Chaâbane et Ramadan fait que les prix des produits alimentaires augmentent. Avec la crise, la sécheresse, en plus du fait que le Maroc ne produit pas la plupart des produits qu’ils consomment beaucoup, on se demande s’il n’est-il pas temps que les Marocains changent leurs habitudes de consommations ?« , se demande Bouazza Kherrati.

En réponse à cette question, le président de la FMDC estime que « le consommateur marocain doit fournir un effort de son côté et changer ses habitudes de consommations pour qu’il ne ressente pas l’impact fort de cette crise« , notant qu’il est  » inconcevable que le marocain continu de jeter le pain, le couscous, les pâtes et autres nourritures alors que nous produisant pas la plupart de ses produits« .

Mais pas que ! Ce militant pour les droits du consommateur avance qu’il est également temps que nous  » changions aussi notre mode d’alimentation pour préserver d’abord notre pouvoir d’achat qui a été impacté, et le sera encore, par cette flambée des prix mais aussi pour préserver notre souveraineté alimentaire« .

Une sensibilisation à la consommation quasi inexistante à la télévision

Le changement des habitudes et la prise de conscience nécessitent un effort colossal de la part du concerné d’abord, puis de la part des autorités compétentes ou encore la société civile qui joue un rôle important dans l’orientation et la sensibilisation des citoyens.

Pour pouvoir convaincre les Marocains de changer leurs habitudes alimentaires, Bouazza Kherrati estime que cela doit commencer tout d’abord par l’éducation dès le plus jeune âge au sein des écoles.

Pour ce qui est des adultes, le même militant insiste sur le rôle de la société civile qui se soucie des droits des consommateurs et qui doit disposer d’un espace de sensibilisation dans les chaînes marocaines et autres. Mais cet espace n’existe malheureusement pas, nous confie le président de la FMDC.

« Il y a normalement un espace dédié à la sensibilisation. Mais les sociétés le vendent et ferment la porte à la société civile. Est-ce que vous avez jamais vu une capsule de sensibilisation d’une association passer récemment dans la télévision marocaine ? Malgré le fait que la loi nous donne une certaine période gratuitement dont nous ne profitons malheureusement pas« , fait observer Kherrati.

Et de conclure :  » Si nous analysons le pourcentage de la présence de la société civile dans les radios et les sites, elle est 5000% plus importante que notre présence dans la télévision. Il y a certaines chaînes télévisées qui nous consacrent un moment une fois par an, lors de la journée mondiale du consommateur. Sinon, nous n’avons aucune émission qui concerne les droits des consommateurs « .

Crise économique, sécheresse, pouvoir d’achat impacté : Les Marocains doivent changer leurs habitudes de consommation Hespress Français.