La grippe aviaire se propage à travers l’Espagne et se rapproche du Maroc
L’Espagne est confrontée depuis le début de l’année à une flambée de grippe aviaire sans précédent. Des centaines de milliers d’oiseaux ont été abattus en raison de cette maladie virale propagée par des oiseaux migrateurs provenant du nord de la Russie et de l’est de l’Europe qui ont déferlé vers l’Ouest et le Sud et pour toucher des pays comme les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, Italie, entre autres… En cette période migratoire du printemps, ça craint.
En effet, de nombreux foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ont été détectés dans la faune sauvage ou dans des élevages en Europe notamment au bord de la mer du nord et de la mer Baltique. Ces derniers mois, les autorités sanitaires de nombreux États membres ont notifié des foyers dans les élevages de volailles (dindes et poulets de chair, poules pondeuses). Vingt-neuf pays sont aujourd’hui touchés sur l’ensemble du continent européen qui recense près de 400 foyers en élevage et 700 cas dans la faune sauvage. Plus près de nous, l’Espagne a fait état de foyers de grippe aviaire hautement contagieux H5N1 dans cinq régions, a déclaré l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), ce qui vient s’ajouter à une vague de cas recensés à travers l’Europe. Citant un rapport des autorités espagnoles, l’OIE, basée à Paris, a indiqué que l’épidémie a débuté aux premiers jours de janvier.
Ce sont là, les conséquences de la propagation de la grippe aviaire qui a frappé durement la France et qui est pratiquement passée inaperçue dans l’Hexagone, Dame Covid et son rejeton Omicron étant sous les feux de la rampe. A date d’aujourd’hui, 24 février 2022, la France compte 369 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage, 34 cas en faune sauvage et 17 cas en basses-cours. De la France à l’Espagne il n’y a que les Pyrénées à franchir et à vol d’oiseau, et comme une maladie d’amour, la grippe aviaire court, touchant d’abord le nord de la Catalogne (trois foyers) puis la région de Castilla neuf foyers et après un petit coucou à la communauté de Madrid (un cas) s’est propagée vers le Sud et l’Andalousie avec quatre foyers pour totaliser le numéro du maillot de Khaïri (17).
Heureux ou malheureux présage, l’Andalousie de cette fameuse formule « vol d’oiseau » pour indiquer le plus direct ou le plus court n’est qu’à quelques kilomètres du Maroc où l’hirondelle qui fait ou ne fait pas le printemps est toute proche de regagner son nid. Pour l’heure, de ce côté-ci de la rive, l’injonction est « dans bouche cousue n’entre mouche » et le silence radio n’a d’écho que, « Par-dessus le Détroit, soudain j’ai vu passer les oies sauvages elles s’en allaient vers le sud de Méditerranée ». Pour y propager quelques virus H5N1, responsable de la grippe aviaire, serions-nous tentés d’ajouter, et ce, après avoir détecté une explosion de cas dans l’Union européenne où il y a déjà eu de nombreux animaux qui ont dû être euthanasiés.
Cette maladie, la grippe aviaire, se transmet facilement entre oiseaux, mais peut l’être très exceptionnellement d’oiseau à homme. Elle est d’une mortalité parmi ces bêtes à ailes élevées et sauvages et peut constituer un véritable problème dans la chaîne de production et de consommation alimentaire de notre pays, car elle peut infecter la volaille domestique et d’autres espèces animales. Pour l’heure, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime du Développement rural et des Eaux et forêts n’a encore pipé mot quant à ce phénomène de grippe aviaire venant du nord, pour rassurer les éleveurs de volailles, trop préoccupés sans doute avec les cultivateurs et autres agriculteurs qui à défaut d’eau de pluie n’ont plus que le ciel à scruter. Une petite voix cependant au sein de la tutelle nous prédit que le département qui surveille de près les épidémies de grippe aviaire établit régulièrement un guide d’actions pour tous les cas de figure. On veut bien y croire !
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