Guerre en Ukraine : Ce qu’il faut retenir de la première journée

Le 24 février 2022, restera la journée où la communauté internationale, notamment européenne, a compris que le président russe, Vladimir Poutine, rejette les mots et privilégie les bombes.

A l’aube de ce jeudi, les Ukrainiens ont été tirés de leur sommeil par des bruits de bombardements, de sirènes et d’explosions. Une offensive d’envergure menée par Moscou sur trois fronts, et où les armées terrestre, aérienne et maritime sont intervenues.

A la tombée de la nuit, ils comptent leurs victimes, font des provisions et se barricadent chez eux, en espérant une issue…n’importe quelle issue.

Ci-après l’essentiel à retenir de cette première journée d’une guerre qui a pris son monde de court.

Tchernobyl et Hostomel. Dans leur offensive, les Russes ont pris le contrôle de la centrale nucléaire de Tchernobyl et de l’aéroport militaire de Hostomel, à 25 kilomètres au nord-ouest du centre de la capitale.

Mesurant l’importance des combats et l’étendue des dégâts, le président ukrainien, Volodimir Zelenski, a affirmé : « Ce que nous avons entendu aujourd’hui, ce ne sont pas seulement des explosions de missiles, des combats et le grondement des avions. C’est le bruit d’un nouveau Rideau de fer, qui est tombé et isole la Russie du monde civilisé ».

Il a dans la foulée appelé tous ses concitoyens à défendre leur pays en promettant que toute personne prête à se battre, recevrait une arme. Il a de même exhorté les Russes à descendre dans la rue pour protester contre la guerre.

Kiev, une ville morte : Un vent de panique a en effet soufflé sur la capitale ukrainienne. Des embouteillages impressionnants bloquaient toute circulation dans la ville, notamment l’axe menant vers Lviv, une ville située dans la partie occidentale de l’Ukraine, jugée plus sûre.

Ceux qui ont choisi de rester chez eux, sont coincés dans des queues interminables devant les distributeurs, les magasins ou encore les stations d’essence.

Déjà une cinquantaine de morts et 100.000 déplacés. Selon les données du HCR, plusieurs milliers d’Ukrainiens ont rejoint des pays voisins, principalement la Moldavie et la Roumanie.
D’autre part, l’Ukraine qui a fait état de 57 morts et 169 blessés après l’attaque de Moscou, indique aussi avoir abattu une cinquantaine « d’occupants russes » dans l’est du pays, ainsi que cinq avions et un hélicoptère russes.

Dénonciations de toutes parts, mais inaction manifeste. De Boris Johnson à Emmanuel Macron, et de Joe Biden à Antonio Guterres, tous ont condamné une violation de la souveraineté de l’Ukraine, et une atteinte, la plus grave, à la paix à la stabilité en Europe depuis des décennies. Mais sur le terrain, c’est les armes russes qui parlent, et l’Ukraine qui encaisse.

Volodymyr Zelensky a en ce sens regretté que Kiev se retrouve « laissée seule » face à l’armée russe qui a envahi l’Ukraine jeudi.

« Qui est prêt à combattre avec nous ? Je ne vois personne. Qui est prêt à donner à l’Ukraine la garantie d’une adhésion à l’Otan ? Tout le monde a peur », a-t-il dénoncé, dans une adresse vidéo publiée sur le compte de la présidence ukrainienne.

Des sanctions «dévastatrices» ont été annoncées par les pays de l’Otan et du G7, à l’égard de Moscou, qui, tous le savent, en a l’habitude maintenant après la batterie qui lui a été imposée en 2014 suite à l’annexion de la Crimée.

Ces sanctions couvrent les secteurs financiers, de l’énergie et des transports, les biens à double usage, ainsi que le contrôle des exportations et le financement des exportations, la politique de visas, des inscriptions supplémentaires d’individus russes et de nouveaux critères d’inscription

Nouvelles réunions en perspective. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, qui a fermement condamné « l’attaque irréfléchie et ne répondant à aucune provocation » menée par la Russie contre l’Ukraine», a fait savoir que les membres de l’Alliance atlantique se réuniraient vendredi matin en visioconférence pour évaluer les conséquences des « actions agressives » de Moscou.

Par ailleurs, les Etats-Unis ont déposé jeudi un projet de résolution sur la table du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la Russie pour sa guerre en Ukraine.

Manifestations et arrestations en Russie. Plusieurs dizaines de personnes qui manifestaient contre l’invasion russe de l’Ukraine, ont été arrêtées jeudi à Moscou et à Saint-Pétersbourg pour avoir bravé l’interdiction de se rassembler décrétée par les autorités russes. Plus de 373 personnes auraient été arrêtées.

Des manifestations ont également eu lieu à Berlin, Paris, Varsovie et La Haye.

Effondrement des bourses et flambées des prix. Le prix du blé meunier a clôturé jeudi à un niveau record sur le marché européen, avec un cours à 316,50 euros la tonne sur l’échéance de mars 2022 sur Euronext.

Les cours du blé et du maïs, dont l’Ukraine est respectivement le cinquième et le quatrième exportateur mondial, se sont envolés dès l’ouverture, jeudi.

Par ailleurs, les Bourses européennes ont connu l’une des plus mauvaises séances depuis mars 2020 et la mise en place des confinements, perdant jusqu’à 5% au pire de la journée. Wall Street, en revanche, a terminé sur une hausse.

De même, le prix du baril de pétrole a dépassé au cours de la journée les 100 dollars, une première depuis 2014. Les cours d’autres matières premières comme le blé ou l’aluminium étaient en forte hausse.

Cette guerre, qui entame sa deuxième journée, semble être déjà perdue (militairement) par l’Ukraine. Poutine est décidé à «défendre les séparatistes de l’est du pays, et démilitariser et dénazifier» son voisin.

Dans un «discours guerrier», il a également mis en garde contre toute interférence. Ceux «qui tenteraient d’interférer avec nous (…) ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues», a-t-il martelé.

Le chef du Kremlin a beau répéter que son objectif n’est pas d’envahir l’Ukraine, mais de la démilitariser, mais rien n’est moins sûr. Seuls les jours à venir le diront…

Guerre en Ukraine : Ce qu’il faut retenir de la première journée Hespress Français.

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