L’Afrique répond au Covid-19 : Les experts appellent à la production en masse de vaccins dans le continent

Lors du sommet sous le thème « Des Ports aux Bras : l’Afrique répond à la Covid-19 — équité, fourniture et fabrication », organisé en hybride, ce mercredi 23 février 2022, Dr Ayoade Alakija, envoyé spécial de l’OMS pour l’accélérateur d’accès aux outils contre le Covid-19, ainsi qu’un panel de dirigeants africains, de leaders d’organisations non gouvernementales et de partenaires internationaux, ont appelé à la production en masse de vaccins en Afrique alors que le continent est toujours en retard pour combattre la pandémie du coronavirus. 

A l’aube de la troisième année de la pandémie, les taux de vaccination en Afrique sont toujours inférieurs à ceux de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Alors que les pays développés distribuent des doses de rappel aux enfants, seulement 7 % de la population africaine en a reçu une dose. A cette vitesse, plusieurs pays africains n’atteindront pas le seuil de 70 % avant août 2024.

Le sommet, intitulé « Des Ports aux bras : l’Afrique répond à la Covid-19 — équité, fourniture et fabrication », organisé par le Centre de coordination des urgences (ECC) et l’Alliance pour la fourniture de vaccins en Afrique, se penche ainsi sur les défis et opportunités de l’Afrique en termes de vaccination, aussi bien la production que l’approvisionnement à travers le programme COVAX.

Présent lors de cette conférence, le Dr Kayode Fayemi, président du Forum des gouverneurs et gouverneur de l’État d’Ekiti, Nigeria espère que les pays africains continueront à s’ouvrir aux partnerships afin de permettre à la population de bénéficier de la vaccination pour renforcer l’immunité collective.

COVAX au service de l’Afrique

Pour sa part, le Dr Seth Berkley, directeur général de Gavi a tenu à rappeler que le programme COVAX fête son premier anniversaire depuis sa création et aurait déjà fait don de 440 millions de doses de vaccins aux pays les plus nécessiteux.

« Le programme COVAX continuera de fournir des doses de vaccins qui pourront être utilisés le plus tôt possible pour les pays africains afin de freiner la pandémie et de réduire les inégalités », a-t-il souligné, rappelant que les Etats-Unis ont été le plus grand contributeur de Covax depuis sa création.

Même son de cloche du côté du Dr Richard Hatchett, Président Directeur général du CEPI : « En 2022, davantage de doses de vaccin seront disponibles, permettant à de nombreux pays d’atteindre une couverture vaccinale élevée d’ici la mi-2022. Atteindre un accès élevé aux vaccins et les taux de couverture dépendent non seulement des approvisionnements en vaccins, mais aussi de l’acceptation des vaccins et de la capacité d’un pays à déployer approvisionnement disponible », estime-t-il.

Lors de son intervention, le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique a également mis en lumière l’importance d’une utilisation équitable des vaccins dans tous les pays.

« Les pays ont été laissés pour compte dans l’achèvement d’une série de primo-vaccinations, des efforts et un financement coordonnés à l’échelle mondiale doivent être renforcés pour parvenir à une distribution et une utilisation équitables des vaccins dans tous les pays », a-t-elle déclaré.

Cependant, John Nkengasong, directeur des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, a déclaré que le principal défi pour vacciner le continent n’est plus les pénuries d’approvisionnement, mais les défis logistiques et la réticence à la vaccination.

L’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination a commencé à travailler pour adapter les fournitures de doses de vaccin Covid-19 aux besoins des pays — en essayant d’offrir des choix dans lesquels les vaccins sont envoyés et quand ils sont administrés.

La production de vaccins en Afrique pour mettre fin à la pandémie

Selon le Dr Nkengasong, la capacité de l’Afrique à fabriquer des doses est importante, non seulement pour lutter contre Covid, mais aussi contre les maladies futures.

De son côté, la directrice de l’OMS en Afrique a mis l’accent sur l’importance de donner des directives et de travailler main dans la main pour augmenter la production des vaccins dans le continent.

« L’Afrique a passé deux ans à combattre la pandémie avec le peu de moyens dont il dispose, c’est pour cela qu’il faut répondre rapidement aux besoins des populations afin d’avancer dans l’éradication du virus », a-t-elle estimé.

« L’Afrique est un continent vulnérable et cela pourrait prendre des années avant de mettre un point final à la pandémie. C’est pour cela qu’il est important de produire des vaccins et grâce à la technologie ARNm, il est désormais possible de changer les choses. Nous travaillons actuellement en partenariat avec de nombreux organismes afin d’accélérer le processus », explique, pour sa part, le Dr Hatchett.

Il y a quelques jours, l’Allemand BioNTech, qui a développé avec Pfizer le premier vaccin à ARNm contre le coronavirus, a dévoilé des unités mobiles de production de vaccins logées dans des conteneurs d’expédition, visant à amener la fabrication en Afrique.

Plus tôt ce mois-ci, la société de biotechnologie sud-africaine Biologics a annoncé qu’elle avait produit le premier vaccin contre le coronavirus du continent basé sur la technologie de l’ARNm, en utilisant le code génétique accessible au public utilisé par le rival de BioNTech, Moderna.

La technologie du vaccin sera partagée sans que les brevets qui la sous-tendent soient abandonnés, comme l’ont demandé un certain nombre de pays et d’ONG.

Il est à noter que ce sommet s’inscrit dans la continuité d’une série d’événements : le Sommet mondial de la santé (WHS) d’octobre 2021 à Berlin, qui a appelé les dirigeants du monde entier à se pencher sur la préparation à une pandémie mondiale, le dialogue de haut niveau lors de l’événement de Wilton Park de 2021, la Déclaration de Rome du G20 et le Sommet mondial contre le coronavirus.

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