Galerie Abla Ababou : 11 jeunes talents choisis par Mahi Binebine font découvrir leurs univers 

Un véritable parcours initiatique où l’art bouscule la réalité, l’exposition Carte Blanche à Mahi Binebine investit, du 18 février au 18 avril 2022, la galerie Abla Ababou, un espace où 11 artistes choisis par le peintre pionnier se livrent et font découvrir leurs univers. 

Place de l’Homme dans nos sociétés modernes, discrimination à l’égard des femmes, urbanisation sauvage, réminiscences d’enfance, retour aux sources, sentiments d’incompréhension, autant de thèmes abordés par 11 jeunes de la scène artistique marocaine.

Un voyage qui invite à la réflexion. Entre peinture, dessin, travail de superposition, photographie, sculpture et installations, les styles diffèrent mais le contemporain est de mise.

Présent à la Galerie Abla Ababou, jeudi 18 février, Mahi Binebine à travers sa « Carte Blanche » était entouré par ses poulains et s’est dit fier de pouvoir braquer les projecteurs sur le futur de la scène artistique marocaine, composée d’une majorité de femmes, comme il l’a gracieusement souligné.

Photo Youssef Sodor

“C’est ma carte blanche, j’ai choisi les 11 artistes dont une majorité est féminine. Ce sont des gens qui me touchent et c’est toujours émouvant de voir des jeunes éclore. Il s’agit d’un travail très varié il y a de la photo, de la peinture, il y a du dessin, et beaucoup de choses que l’on a perdu”, a-t-il souligné.

Selon le peintre et écrivain, c’est avant tout un retour aux sources et aux fondamentaux. “Pendant une longue période, tout était pour l’installation et le minimal. A travers cette exposition, j’avais envie de revenir aux fondamentaux, à la peinture, au dessin et à l’art comme je l’entends et le ressens”, estime-t-il.

Photo Youssef Sodor

Nouvelle scène artistique aux messages poignants

Artiste complet et présent sur la scène culturelle depuis plusieurs décennies, Mahi Binebine aspire à mettre en lumière ceux qu’il décrit comme la relève et le futur.

“Ma vision aujourd’hui c’est de mettre en lumière des jeunes talents, des pépites que le monde a besoin de découvrir. C’est ça qui fait la richesse d’un pays”, affirme le peintre.

Et la nouvelle scène artistique n’hésite pas à aborder de nombreux thèmes comme la dualité et une humanité tourmentée à l’image de Mounia Dadi, une artiste autodidacte qui a mené des études à New-York, en histoire de l’art et communication avant de monter une école d’art, de danse et de musique à Marrakech nommée la Art Academy.

Il s’agit pour la jeune femme d’un retour sur le devant de la scène. Cette exposition a une valeur particulière pour moi étant donné que je reviens un peu sur la scène artistique. J’ai été dans l’ombre ces dix dernières années”, explique-t-elle.

Le thème central de son travail c’est avant tout la condition humaine : « Les personnages sont très présents dans mon travail et se livrent dans un théâtre de conflit intérieur. Le thème de la dualité est très présent dans mon oeuvre”. Une exposition qui marque “un nouveau souffle” et “une nouvelle aventure” pour l’artiste.

Photo Youssef Sodor

L’art de manier les genres et les techniques

Pour sa part, Yasmine Hadni, jeune plasticienne, aux inspirations entre le figuratif et l’abstrait presque naif, expose deux toiles qui présentent un bon dans le passé, un hommage particulier à son enfance.

“Mahi Binebine m’a permis d’inviter les gens à découvrir mon univers. Mes toiles sont un hommage à la petite fille de 7 ans que j’étais. Les thèmes abordés sont la mémoire et l’enfance, du temps et de l’évanescence de ces souvenirs que j’essaye de peindre et de sacraliser d’une certaine manière”, explique-t-elle.

La nouvelle scène artistique, contée par Mahi Binebine, n’hésite pas à manier les genres et les techniques comme Noureddine Ouarhim qui utilise la terre et les graines en témoignage de son enfance rurale dans la région d’Essaouira.

Photo Youssef Sodor

Une enfance omniprésente également chez Hasnae Elouarga, Sabrine Lahrach, et Oumayma Souali Abouzid qui revisitent avec poésie leurs souvenirs de petites filles.

Quant à Meriem Ait Tagadirt et Ines El Mansouri, la force de leur travaux, les uns sur les femmes maltraitées et les autres sur les bidonvilles de Rabat, ne laissent en aucun cas la place au rêve.

Photo Youssef Sodor

Cette exposition a également été marquée par la présence du chef de la mission israélienne à Rabat, David Govrin, venu spécialement pour découvrir les oeuvres des jeunes artistes marocains, marquant ainsi la solidification de l’amitié israélo-marocaine, après le rétablissement des relations entre les deux pays.

Photo Youssef Sodor

Galerie Abla Ababou : 11 jeunes talents choisis par Mahi Binebine font découvrir leurs univers  Hespress Français.

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