
Cotisations AMI : Les dentistes annoncent une grève nationale le 20 janvier
Après les médecins généralistes et spécialistes, c’est au tour des médecins dentistes d’exprimer leur refus des cotisations à l’Assurance maladie des indépendants (AMI), qui leur ont été « imposées », et annoncent une grève nationale le 20 janvier prochain.
La Fédération nationale des syndicats des médecins dentistes du secteur libéral au Maroc (FNSMD), a exprimé son refus et le désarroi des dentistes après la publication des taux de cotisation dont ils doivent s’acquitter, dans le cadre du déploiement du chantier de la généralisation de la couverture médicale.
Ainsi, la Fédération évoque une » injustice dans la mise en oeuvre de la couverture maladie et du système de retraite des dentistes et la politique de sourde oreille adoptée par les responsables, ignorant la situation difficile du secteur, qui menace de faillite de nombreux cabinets« .
Dans ce sens, la Fédération met en avant « la particularité de la profession dentaire et qui se caractérise principalement par le fait que la majorité des dentistes au Maroc sont jeunes et en début de carrière, et plus du fait que la moitié des praticiens du secteur libéral sont des femmes (56%)« .
Selon la Fédération qui représente les dentistes du Maroc, » la mise en oeuvre du système de protection sociale comme imposée par les décideurs laisse présager des conséquences catastrophiques qui seront une cause directe de son échec, d’autant plus que les nouveaux dentistes et propriétaires de cabinets, qui représentent la majorité, sont dans une situation difficile et ne seront pas en mesure de remplir leurs obligations de payer le taux élevé de souscription« .
Pour rappel, et dans le cadre de la généralisation de la couverture sociale, les médecins dentistes devront cotiser sur la base d’un revenu forfaitaire de 3 fois le SMIG (8486,13 DH), pour les professionnels qui pratiquent depuis moins de 5 ans, ce qui porte leur cotisation à 540,56 DH/mois pour la couverture médicale et 848,61 DHS/mois pour la retraite qui est facultative jusqu’à 2025 ( taux de cotisation 6,37% pour la couverture médicale et à hauteur de 10% pour la retraite).
Pour les dentistes exerçant entre 6 et 35 ans, le revenu forfaitaire a été défini à 4*SMIG (11.314,84 DH), soit une cotisation de 720,75/mois ainsi que 1131,48 pour la retraite qui est facultative jusqu’en 2025, tandis que pour les dentistes exerçant depuis 35 ans, le revenu forfaitaire a été fixé à 3*SMIG (8.486,13 DH), pour une cotisation médicale de 540,54 DH/mois en plus de la retraite non obligatoire jusqu’en 2025 qui s’élève à 848,61 DH/mois.
Partant du principe que ces taux sont trop élevés, la Fédération nationale des syndicats des médecins dentistes du secteur libéral au Maroc a exprimé son rejet des taux imposés par les décideurs, soulignant « la frustration des dentistes, qui ont vu leur rêve se transformé en cauchemar après avoir été informés du total des honoraires qui seront coûteux pour eux, après la généralisation des divers services fin 2025, mentionnées dans la loi-cadre sur la protection sociale« .
À cet effet, la Fédération annonce un programme de lutte dont la première étape sera l’appel à la tenue d’une grève nationale des dentistes du secteur libéral au Maroc le jeudi 20 janvier, qui coïncidera avec la grève des médecins du secteur libéral (généralistes et spécialistes), prévues également le même jour, demandant ainsi aux autorités concernées d’ouvrir un dialogue sérieux et responsable sur les revendications légitimes des dentistes.
Il convient de rappeler que les syndicats représentant les médecins libéraux (généralistes et spécialistes), ont également exprimé leur refus des cotisations à l’AMI, les qualifiants « d’inéquitable« , par rapport aux cotisations imposées aux pharmaciens, notaires et architectes.
De con côté, la CNSS, gestionnaire de ce Big chantier, et après l’adoption du projet de décret n° 2.21.290 portant application de la loi n° 98.15 relative au régime de l’AMO de base et de la loi 99.15 portant création d’un régime de pensions au profit des catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non-salariées exerçant une activité libérale, a procédé à des immatriculations d’office des médecins en leur demandant des compléments de dossier par SMS ou par lettres recommandées.
Les syndicats des médecins généralistes et spécialistes, ont annoncé dans un communiqué qu’ils ne vont pas répondre à ces appels et acceptent de payer les pénalités que cela risque d’engendrer jusqu’au règlement de la situation des cotisations des médecins, le respect du principe d’équité, et l’alignement avec les autres hauts cadres (pharmaciens, notaires… qui sont à 3 fois le SMIG).
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