Environnement : Daya de Dar Bouazza menacée plus que jamais par un projet immobilier

La zone humide de Dar Bouazza, dernière -zone humide littorale naturelle de la région de Casablanca-Settat- est en train de subir en ce moment une grave atteinte à son intégrité.  Cela  menace l’écosystème et la biodiversité (destruction partielle du remblais de protection, sondages, travaux à proximité des sources,…).

La poursuite de ces travaux risque de faire disparaitre les richesses du parc faunique ou l’ensemble des espèces animales (faune ailée, aune terrestre ou  aquatique, vivant à l’intérieur de cet espace géographique, dernier milieu donné  les abritant dans la région de la métropole.

Du coup la daya (Lac) ainsi que ses fonctionnalités écologiques, essentielles dans la lutte contre le changement climatique et ses conséquences vont disparaître à jamais. Les responsables de cette atteinte à l’environnement et donc à l’humanité ce sont les lobbies de l’immobilier qui profitent de la brèche du silence des décideurs pour s’engouffrer dans une aventure financière.

Ce domaine qu’est la Daya de Dar Bouazza, est spolié par des promoteurs immobiliers. C’est une zone humide de 18 hectares, située à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Casablanca, à l’entrée de Dar Bouazza, entre l’océan et la route côtière d’Azemmour et elle est considérée comme le dernier lac d’eau et réserve naturelle de la région de Casablanca-Settat.

Faut-il le rappeler, cet espace public fait partie du Bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia. Elle  se trouve également sur des terrains appartenant au ministère de l’Equipement du Transport de la Logistique et de l’eau.

On se souvient en Février dernier, des promoteurs immobiliers l’ayant revendiquée à titre de terrain agricole ont soumi une demande de réquisition de ce terrain relevant du domaine public ont eu gain de cause auprès de la Justice en octobre 2020. Ils en sont devenus propriétaires au grand dam de tous. La réquisition (5425/63) se basant sur un acte adulaire avait été réalisée en présence de douze témoins et deux adouls et en l’absence d’un certificat administratif légal nécessaire à l’obtention d’un certificat de propriété délivré par la conservation foncière.

Cela étant ces dégradations actuelles à l’endroit de la Daya de Dar Bouazza constituent une violation de toutes les lois marocaines visant à préserver l’environnement et une violation de tous les accords internationaux signés par le Maroc. A plusieurs reprises ces dernières années, des associations de la société civile sont intervenues auprès des autorités compétentes et ont correspondu avec les départements de tutelle afin de protéger ce site dont l’importance écologique est avérée par plusieurs études scientifiques au niveau national et à l’international.

Mais face à l’absence de réactions de toutes ces parties, dont les pouvoirs publics qui se montrent consentant quant à ce projet des associations de la société civile  se sont soulevées pour, dénonçons ces pratiques, le silence et l’indifférence des responsables au sujet de ce qui se passe à Dar Bouazza. Aussi condamnent-elles les tentatives de spoliation du domaine public hydraulique de la part des lobbies visant à annexer les terres de la Daya pour l’urbaniser et artificialiser ces terrains.

La dizaine et plus d’associations environnementales s’insurge pour condamner les actions allant à l’encontre des lois protégeant l’environnement et des traités internationaux signés par le Maroc, notamment le traité relatif aux zones humides, et le manque de respect des articles de la Constitution de 2011 dans le domaine environnemental et de la loi 12-03 relative aux études d’impact sur l’environnement et la loi 36-15 sur l’eau et la charte nationale 99-12 pour l’environnement et le développement durable.

Face à ces comportements irresponsables et devant le silence assourdissant quant à la situation catastrophique de nos zones humides, les associations de la société civile en appellent, à la suspension immédiate et urgente des travaux de construction dans le périmètre immédiat de Dayat de Dar Bouazza dans l’attente de création d’une zone tampon pour protéger cette zone humide. Il mettent en porte-à-faux la responsabilisation et l’engagement des ministères de tutelle et les eaux et forêts dans le seul but  de s’opposer à l’artificialisation du site et à ses effets négatifs sur la fonctionnalité de l’écosystème.

Dans ce contexte, ils en appellent à ce que l’Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia (ABHBC) puisse exercer efficacement ses fonctions quant à la protection de cette zone humide ô combien précieuse pour la région de Casablanca-Settat.

En outre ils demandent à ce que les zones humides soient enfin reconnues et protégées en tant que facteurs efficaces dans l’atténuation des conséquences des changements climatiques qui s’annoncent particulièrement aigues dans notre pays, d’autant plus que le Royaume est engagé plus qu’aucun autre Etat au monde dans cette considération environnemental que d’aucuns plébiscitent.

Aussi, les associations signataires, (Groupe de Recherche pour la Protection des Oiseaux au Maroc GREPOM/Birdlife Maroc , Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental ESCO, Société Protectrice des Animaux et de la Nature SPANA , l’Association Marocaine des Photographes Animaliers, le Groupe d’Ornithologie au Maroc, l’Association Nature Solutions, l’Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre, l’Association Khnifiss, l’Association Nationale Maroc des Amis de l’Environnement et l’Association Talassemtane pour l’Environnement et le Développement ATED) en appellent aux autorités afin de remédier à cette situation qui ne profite in fine, qu’aux mafias de la spoliation immobilière, un phénomène qui prend de plus d’ampleur au regard d’une mainmise de réseaux d’escrocs qui sévissent impunément.

Environnement : Daya de Dar Bouazza menacée plus que jamais par un projet immobilier Hespress Français.

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