Afghanistan: Les Etats-Unis tirent les leçons de leur échec

Les Etats-Unis ont mis fin à leur mission en Afghanistan, en respectant le calendrier donné aux talibans lors de leur accord. Le Pentagone a reconnu ne pas avoir réussi à faire évacuer le nombre de personnes qu’il s’était fixé et va tirer les leçons de cet échec. Les talibans eux, se réjouissent déjà de leur victoire même s’ils vont avoir des difficultés à faire reconnaitre leur gouvernement en à cause de la méfiance internationale bien que des pourparlers ont déjà eu lieu avec plusieurs pays.

Les derniers soldats américains ont quitté l’Afghanistan lundi soir a annoncé Pentagone, pour clore ce dernier et long épisode qui s’est soldé par une victoire des talibans, de retour au pouvoir 20 ans après en avoir été chassés par les Américains.

Les Etats-Unis ont refermé ce chapitre peu concluant t peu glorieux pour la première puissance mondiale, qui s’est investie en Afghanistan contre les talibans pendant deux décennies, soit la plus longue guerre jamais menée par le pays.

« Le dernier avion C-17 a décollé de l’aéroport de Kaboul le 30 août » avait déclaré le général Kenneth McKenzie lors d’une conférence de presse. Mais dès le lendemain matin, des coups de feu ont retenti à Kaboul. Les coups de feu ont été tirés depuis différents postes de contrôles.

La situation continue de se dégrader dans le pays, les talibans ont à nouveau mené un assaut contre la vallée du Panchir, l’un des derniers bastion de résistance même si les leaders de cette région ont appelé aux dialogue.

Le retrait américain a été largement critiqué à l’internationale, non seulement pour son exécution brusque et « désordonné » de l’aveu même des médias américains, mais aussi pour la négociation avec les talibans qui a mené à leur rendre les clés du pouvoir.

Le retrait américain d’Afghanistan était « probablement la bonne décision », mais elle n’a pas été convenablement exécutée, a estimé mercredi le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid, dans une rare critique de son puissant allié américain en estimant que le retrait « ne s’est pas passé comme ça aurait dû ».

Tandis que le rival des Etats-Unis, le président russe, Vladimir Poutine n’y est pas allé de main morte pour critique Washington. « Durant 20 ans les soldats américains étaient présents sur ce territoire, 20 ans à tenter de (…) +civiliser+ les gens qui y vivent, d’y implanter leurs normes et standards de vie », a-t-il déclaré à la télévision en affirmant que « le résultat est une tragédie ».

Mais même aux Etats-Unis, au sein du Pentagone, les plus hauts responsables ont reconnu ressentir « douleur et colère » après avoir remis le pays aux mains des talibans et ont promis de faire leur propre examen de conscience après les faits qui resteront la plus grande défaites des Etats-Unis de leur histoire.

« Aucune opération n’est jamais parfaite », a reconnu le ministre de la Défense Lloyd Austin. « Nous voulons tirer toutes les leçons possibles de cette expérience », a-t-il ajouté, lui qui a combattu en Afghanistan avec quelques 800.000 autres soldats américains dont 2.461 morts et 13 dans les dernières heures du retrait.

De son côté, le général Mark Milley, chef d’état-major, a affirmé que ces derniers jours ont été « extrêmement difficiles émotionnellement », lui aussi ayant fait partie des troupes ayant combattu dans le pays.

« Nous sommes tous tiraillés entre douleur, colère, chagrin et tristesse d’un côté, et fierté et résilience de l’autre », a-t-il déclaré en promettant d’apprendre de cette expérience. « Et ce qui nous a fait en arriver là sera étudié pendant des années », a-t-il ajouté.  »

Nous, les militaires, aborderons ça avec humilité, transparence et franchise. Il y a beaucoup de leçons tactiques, opérationnelles et stratégiques à tirer ».

Jeudi, un groupe  d’Afghanes ont commencé à protester contre leur très probable exclusion de la scène politique et décisionnelle dans le pays. Pourtant, les talibans cherchent à redorer leur image sur fonds de méfiance internationale surtout concernant les droits des femmes et des filles qui risque d’être bafoué après deux décennies de vie -presque- normale.

Les nouveaux gouvernants dans le pays ont annoncé que leur prochain exécutif serait inclusif mais l’un de leur chefs établi au Qatar, a balayé cette idée en affirmant qu’il n’y aura pas de femmes au sein du gouvernement mais sans doute à des degrés inférieurs.

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